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Temps d'incubation, modes de transmission, taux de mortalité... Une étude chinoise sur le coronavirus 2019-nCoV apporte de nouveaux éléments

Le taux de mortalité du coronavirus 2019-nCoV est de 1,4%, affirme une nouvelle étude chinoise. En comparaison, les taux de mortalité du Sras (9,6%) et du Mers (35%) étaient beaucoup plus importants.

Article rédigé par franceinfo
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Deux membres du personnel médical de l'hôpital de Nanfang, en Chine, participent à une cérémonie à Hubei, le 10 février 2020. (LIU DAWEI / XINHUA / AFP)

Temps d'incubation, modes de transmission, taux de mortalité... Une étude chinoise sur le coronavirus 2019-nCoV, publiée dimanche 9 février sur le serveur de partage médical MedRxiv (en anglais) et repérée par L'Obs, fournit de nouvelles indications sur l'épidémie.

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Le temps d'incubation peut aller jusqu'à 24 jours

Cette étude, menée sur près de 1 100 patients provenant de 552 hôpitaux et réalisée par une trentaine de scientifiques chinois, indique notamment que la période d'incubation du virus pourrait être plus longue que les scientifiques ne le pensaient jusqu'ici. Les chercheurs chinois estiment qu'elle est en moyenne de trois jours, mais qu'elle peut aller de 0 à 24 jours. A titre indicatif, la période de quarantaine imposée aux expatriés français revenant de Chine est pour l'instant de 14 jours seulement.

Des contaminations hors de Chine sans contact avec des habitants de Wuhan

L'étude fournit aussi des informations intéressantes sur les modes de transmission de la maladie. Parmi les patients étudiés, 43,95% étaient des habitants de Wuhan, cœur de l'épidémie, et 1,18% d'entre eux ont été en contact avec des animaux sauvages, présents sur le marché de Wuhan d'où est partie l'épidémie.

Parmi ceux qui n'en étaient pas originaires, 31,3% s'y sont rendus et 71,8% ont été au moins en contact avec au moins un habitant de cette ville de 11 millions d'habitants. En revanche, 26% des patients qui ne sont pas des habitants de Wuhan n'ont ni voyagé dans cette ville ni été en contact récent avec ses habitants, ce qui montre que le virus s'est transmis au-delà de son premier périmètre.

Une possibilité qui inquiète d'ailleurs l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui évoque mardi 11 février des "exemples préoccupants" de telles contaminations, qui pourraient constituer "l'étincelle alimentant un plus grand incendie".

Des modes de transmission plus nombreux

Toujours concernant les modes de transmission, les chercheurs chinois notent qu'ils sont plus larges que pour les précédents coronavirus tels que le Sras ou le Mers, qui se transmettaient par contact direct ou par les fluides expectorés par les malades (toux, éternuements…). L'étude note en effet que la présence du coronavirus 2019-nCoV a été relevée dans quatre échantillons d’excréments sur 62 analysés (6,5%), ainsi que dans l'appareil gastro-intestinal, la salive ou l'urine. Ces voies de transmission multiples "ont pu considérablement contribuer à la propagation rapide" du coronavirus 2019-nCoV, notent les chercheurs.

Un taux de mortalité plus faible que prévu

La dangerosité du nouveau coronavirus est néanmoins à relativiser, les chercheurs notant un taux de mortalité plus faible que précedemment annoncé. Sur les 1 099 patients étudiés, 64 avaient quitté l'hôpital au moment de la publication, tandis que 15 patients étaient morts, soit un taux de mortalité de 1,4%. En comparaison, les taux de mortalité du Sras (9,6%) et du Mers (35%) étaient beaucoup plus importants. 

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