Isolement social : "Il n'y a pas que les personnes âgées, des jeunes aussi, c'est lié à notre société", déplore les Petits frères des Pauvres
"C'est à nous tous de combattre ce fléau en repérant des personnes dans notre environnement immédiat, notre immeuble, notre rue, et tenter de faire un geste", appelle l'association caritative.
Les fêtes de fin d'année sont l'occasion de se retrouver en famille ou entre amis. La crise sanitaire et la fermeture des restaurants favorisent l'isolement social. "Ces phénomènes sont apparus de manière très forte", pendant la crise du Covid-19, a expliqué sur franceinfo Jean-Louis Wathy, délégué général adjoint des Petits Frères des Pauvres.
franceinfo : Constatez-vous un isolement plus fort ?
Jean-Louis Wathy : Oui, parce que tout simplement il n'y a plus les mêmes interactions qu'il y avait habituellement. Les invitations dans les familles, certaines ont été arrêtées, d'autres se retrouvent dans des établissements où les relations sont moins nombreuses. Je pense qu'il y a des personnes qui sont en difficulté.
Est-ce que l'isolement est en progression ces dernières années ?
Depuis une vingtaine d'année, le phénomène d'isolement social est en train de grandir progressivement. On a fait une enquête précise avec l'institut CSA, il y a 3 ans, qui dit qu'il y avait à peu près 300 000 personnes âgées en France qui n'avaient absolument aucune relation, et à peu près un million de personnes avaient des relations épisodiques. Mais il n'y a pas que les personnes âgées, des jeunes aussi se retrouvent en situation d'isolement social. C'est lié à notre société. Les familles sont beaucoup plus dispersées, il y a des ruptures familiales, les conditions de vie, de petits appartements, des possibilités de rencontre moindre. C'est tout le rythme de la société qui a produit cela.
Quelles en sont les conséquences ?
Elles peuvent être dramatiques et c'est cela que la crise a révélé.
"Nous disions que l'isolement pouvait tuer, mais on n'avait jamais eu un test de cette ampleur-là."
Jean-Louis Wathy, délégué général adjoint des Petits frères des Pauvresà franceinfo
Des personnes se sont retrouvées coupées de relations et se sont laissées aller. Elles ont perdu le goût à la vie, à se nourrir correctement, à marcher. Ces phénomènes sont apparus de manière très forte. Il n'y a pas que les aides, la nourriture qui fait vivre, c'est aussi la relation humaine.
Quelles sont les solutions ?
Il faut trouver tous les gestes possibles. Il faut essayer de dire à tout le monde que c'est à nous tous de combattre ce fléau en repérant des personnes dans notre environnement immédiat, notre immeuble, notre rue, et tenter de faire un geste. Ce n'est pas forcément de grands dispositifs sociaux que l'État doit mettre en place.
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