"Si tu es triste, tu dois te cacher" : près de Naples, le confinement tourne au cauchemar pour les familles nombreuses
Dans la petite ville de Castellammare di Stabia, au sud de Naples, comme dans toute l'Italie, le confinement est difficile pour les familles mal logées.
Giulia est une vraie maîtresse de maison. Elle vit en appartement avec ses six enfants et son mari, deux chiens et un poisson rouge – qui tente de s'échapper, dit-elle. Les Italiens ont été les premiers à être confinés en Europe mais le gouvernement a décidé, malgré le déconfinement, de ne pas rouvrir les écoles avant la rentrée de septembre. Cela commence à faire long, très long, surtout lorsque l'on vit à huit. La famille de Giulia se partage un quatre pièces en haut d'un immeuble situé à Castellammare di Stabia, au sud de Naples. Et pour la mère de famille, pas question de craquer : "Tu ne peux pas dire ce que tu ressens, ce que tu penses, même si tu es triste... Tu dois te cacher au cas où la plus petite te voit dans cet état alors qu'elle aussi, elle ne se sent pas bien. Tu ne peux pas aggraver la situation !"
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Les six enfants de Giula se partagent deux chambres. Trois vont d'habitude à l'école, les autres sont plus grands mais vivent encore chez leurs parents. "C'est la guerre pour aller dans la salle de bain, explique Maria Laura, 23 ans. Tu veux être cinq minutes toute seule mais non, ils te suivent partout... Je leur dis : 'réveille-toi, fais ton catéchisme, tes devoirs, va te laver'."
On ne vit pas dans une villa, c'est petit chez nous.
Maria Laura, 23 ansà franceinfo
Et sa petite sœur Martina ne le vit pas très bien non plus..."Elle ne fait que hurler ! dit-elle en parlant de son aînée. Mes amis me manquent mais pas l’école. Je fais les leçons par vidéo mais je veux que ça s'arrête, maintenant tout de suite !", poursuit la fillette. Et avec un seul ordinateur pour toute la famille, il faut alterner... Ou travailler sur son téléphone.
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