Retour à l'école : ce sera un déconfinement "cousu main", estime le 1er vice-président de l'Association des maires ruraux, après la réunion avec Emmanuel Macron
Le retour à l'école pourra être différent d'une commune à une autre. Les élus locaux auront la possibilité d'adapter les choses, explique Michel Fournier, également maire des Voivres dans les Vosges.
L'Elysée a annoncé plusieurs axes directeurs du déconfinement jeudi 23 avril, à l'issue d'une réunion d'Emmanuel Macron avec les représentants des maires de France, par visioconférence. Il ne se fera pas région par région mais il devra être adapté et "territorialisé". Le retour à l'école se fera sur la base du volontariat.
>> Retrouvez les dernières informations sur l'épidémie de coronavirus dans notre direct
Il s'agit d'un plan scolaire "cousu-main" qui "se fera au plus près des réalités liées à la situation de santé des territoires", a estimé Michel Fournier, premier vice-président de l’Association des maires ruraux de France et maire des Voivres, dans les Vosges sur franceinfo, qui a participé à la réunion. Pour lui, il faut commencer "d'une façon la plus pragmatique possible, en disant 'cela est possible', 'cela ne l'est pas'. Si c'est possible, on le fait. Si ce n'est pas possible, on ne le fait pas".
franceinfo : Un déconfinement qui ne se fera pas région par région, cela vous convient ?
Michel Fournier : Le déconfinement se fera au plus près des réalités liées à la situation de santé des territoires. Cela veut dire que le 11 mai, il y aura un démarrage du déconfinement. On procédera pas étapes, certains petits commerces, la rentrée des classes, et encore, pas partout de la même façon. Mais ce ne sera pas strictement les régions administratives ou les secteurs administratifs qui seront pris en compte.
Beaucoup d'élus locaux s'inquiétaient de la manière dont allait se passer les réouvertures des classes. Il n'y aura pas d'obligation, vous a dit le chef de l'Etat ?
Il n'y aura pas d'obligation mais surtout les choses ne se passeront pas de la même façon partout. L'expression qui a été retenue par mes collègues, c'est le cousu-main. Il faut qu'il y ait une souplesse extrême dans la façon dont l'école pourra rouvrir dans des lieux différents, même d'une commune à l'autre. Il y aura forcément une entente entre directeurs d'école et maire. Ce sera au plus juste, car il y a des problèmes de transports, d'accompagnement hors temps scolaire, de cantine, qui peuvent être différents, on ne traite pas les choses de la même manière.
Du cousu-main, cela veut dire que les maires vont être en première ligne ? Cela vous convient ?
Les maires qui choisissent d'être maires, choisissent d'être responsables. A un moment donné, il faut assumer ses responsabilités, alors on le fait en fonction des connaissances que nous pouvons avoir. Tout le monde essaie d'être dans la construction. Si on s'aperçoit que les conditions de sécurité sanitaires ne peuvent pas être prises par rapport à un ramassage, par rapport à la cantine, au fonctionnement ou à l'emplacement des tables ou que sais-je, on prendra la décision de dire qu'il nous semble que nous n'avons pas suffisamment d'éléments. Mais si on a des éléments, pourquoi ne pas le faire ? Qu'est-ce qui nous dit qu'en septembre le problème de la pandémie sera réglé ? Commençons peut-être comme cela, d'une façon la plus pragmatique possible, en disant 'cela est possible', 'cela ne l'est pas'. Si c'est possible, on le fait. Si ce n'est pas possible, on ne le fait pas.
Le déconfinement est-il moins complexe dans les communes rurales, que dans les plus grandes villes ?
Les problématiques sont différentes. Est-ce que c'est plus facile ? Je ne sais pas. Je sais les difficultés que l'on peut rencontrer : le transport scolaire en milieu rural est obligatoire. Il n'y a pas cette problématique de la même façon en milieu urbain. Ce problème de transport, il faut qu'on le traite en partenariat avec les départements et les régions, mais il faut qu'on le traite parfois d'une façon un peu difficile. Je prends un exemple, on va avoir un véhicule de neuf places pour ramasser les enfants. Ce qui a l'air d'être accepté par tous, c'est une place sur deux à bord des bus. Cela veut dire que l'on ne pourra ramasser que quatre gamins. S'il y a sept ou six gamins, on devra revenir deux fois au même endroit. C'est très terre à terre, mais c'est cela la réalité.
Cela s'annonce un casse-tête logistique, de préparer tous les aspects de ce déconfinement ?
C'est un casse-tête, vous avez raison de le souligner. Mais cela semble aussi un casse-tête pour l'Etat, qui a l'obligation lui aussi de prendre des décisions.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.