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Port du masque : "L'absence de clarté devient un problème de santé publique", réagit le Pr Philippe Juvin après les annonces du Premier ministre

Jean Castex a annoncé mardi qu'il allait demander une extension de l'obligation du port du masque. Le chef du service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou se "demande si le Premier ministre n'a pas un peu la trouille de faire preuve d'autorité".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris, le 25 mars 2020. (THOMAS SAMSON / AFP)

"L'absence de clarté devient un problème de santé publique", a réagi mercredi 12 août sur franceinfo le professeur Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris, après les déclarations mardi du Premier ministre Jean Castex. "Un homme politique, ça fait preuve d'autorité", s'agace le médecin qui se "demande si le Premier ministre n'a pas un problème, n'a pas un peu la trouille de faire preuve d'autorité".

Face à la dégradation de la situation épidémique en France, le Premier ministre a notamment affirmé qu'il allait "demander aux préfets de se rapprocher des élus locaux pour étendre le plus possible l'obligation du port du masque dans les espaces publics". Jean Castex a aussi annoncé le report au 30 octobre de la levée de l'interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes, un renforcement des contrôles et un meilleur accès au test.

Le rôle du Premier ministre n'est pas d'alerter. Il n'est pas de plaider pour les masques. Ce qu'il faut c'est décider.

Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou

à franceinfo

"J'ai l'impression de revivre au plan politique comme citoyen ce que j'ai vécu comme soignant pendant des semaines et des mois, à savoir des ordres, des contre-ordres, des demi ordres", a critiqué le chef du service des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou, qui est aussi le maire LR de La Garenne-Colombes.

"Il faut de la rigueur"

"C'est flou. Et quand on veut lutter contre une épidémie il faut de la rigueur", a-t-il estimé. Selon lui "personne ne peut comprendre" la carte de Paris qui détaille les rues où le port du masque est obligatoire, notamment parce que les "Champs-Élysées n'y sont pas". "Par exemple, quand on nous dit que les rassemblements seront limités à 5 000 personnes, ça ne veut rien dire".

5 000 personnes au stade de France, qui a 80 000 places, c'est ridicule. On peut être beaucoup plus nombreux au stade de France. En revanche, 3 000 personnes dans un stade de 4 000, c'est trop.

Philippe Juvin


Il plaide également pour que "les soignants connaissent l'état des stocks de masques, l'état des stocks de gants, l'état de stocks de respiratoires". Ce "serait une mesure de clarté et de transparence", selon lui, alors que "les bruits courent qu'il y aurait des difficultés sur les gants. Les bruits courent qu'il y aurait des difficultés sur les masques. Il y a dix ans, au moment du H1N1, on avait deux milliards de masques en stock. Je serais curieux de savoir combien nous avons de masques actuellement en stock."

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