Plan de déconfinement : "On n'ouvre pas une école en un claquement de doigts", souligne le président de l'association des petites villes de France
Christophe Bouillon, président de l'association des petites villes de France, demande à connaître rapidement les critères pour réouvrir les écoles à partir du 11 mai.
L'exécutif planche sur les ultimes arbitrages à la veille de la présentation officielle de sa stratégie de sortie du confinement. Christophe Bouillon, président de l'association des petites villes de France, a affirmé ce lundi 27 avril sur franceinfo que "les maires étaient très impatients de connaître le plan de déconfinement", car "le temps presse". Concrètement, "il reste six jours ouvrables" pour que les mairies organisent la rentrée et "on n'ouvre pas une école en un claquement de doigts", a-t-il souligné.
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franceinfo. Auriez-vous préféré une rentrée repoussée en septembre ?
Christophe Bouillon. C'est ce que pense en tout cas le Conseil scientifique. Cela nous interroge forcément. Vous savez, aujourd'hui, les maires sont très impatients de connaître le plan de déconfinement annoncé demain (28 avril). Et le temps presse. Entre demain et le 11 mai, avec les deux jours fériés, il restera six jours ouvrables pour les mairies pour s'organiser. On a quand même l'impression qu'on est passé d'un casse-tête pour le gouvernement à un casse-tête pour les maires. C'est vrai qu'il y a beaucoup de questions très pratiques, très concrètes qui se posent pour tous les maires de France.
J'ajoute que même avec la meilleure volonté du monde, on n'ouvre pas une école en un claquement de doigts. Il faut un peu de temps, beaucoup de discernement et surtout, il faut répondre à une question essentielle qui taraude les maires aujourd'hui, c'est celle de la responsabilité. Parce que les maires sont confrontés directement aux inquiétudes et aux craintes à la fois des enseignants, mais surtout des parents d'élèves.
Est-ce que toutes les écoles de France vont pouvoir rouvrir le mardi 12 mai ?
En tout cas, beaucoup de maires s'y préparent, mais jusqu'alors, c'était un peu mission impossible. Pourquoi ? Parce que lorsqu'ils se tournaient vers leur directeur ou directrice d'école, vers l'inspecteur, souvent on leur disait : "Attendez, on ne peut rien vous dire, on attend des consignes nationales". Donc, ce qui a eu pour résultat de mettre en difficulté le maire pour préparer un peu les différents scénarios.
Concrètement, il faut faire la différence entre des communes plus petites et des communes plus importantes. Vous savez, il y a des villages en France où il n'y a qu'une école avec une classe. Et dans cette classe, souvent, plusieurs niveaux. Par contre, il y a des communes beaucoup plus importantes, avec des effectifs surchargés, et beaucoup de classes. Et c'est vrai que c'est très difficile de dédoubler des classes, de mobiliser du personnel. Bref, on voit bien qu'il y a des différences entre les tailles des communes. Et c'est sans doute pour cela qu'il faut plus de souplesse et sans doute permettre aux maires, localement, d'adapter le plan de déconfinement pour les écoles.
Le Conseil scientifique demande que des masques soient distribués aux collégiens et aux lycéens. Est-ce que les mairies sont prêtes ?
Les mairies aujourd'hui ne restent pas les bras croisés. Vous savez, elles sont en train de passer commande avec une difficulté, malgré tout : certes, elles arrivent à trouver des fournisseurs pour les masques dits grand public en tissu, mais ils sont assaillis de commandes. Et donc, on voit que les prix augmentent. C'est la raison pour laquelle on avait demandé à ce qu'il puisse y avoir une TVA réduite. Et par ailleurs, toutes les communes ne sont pas logées à la même enseigne.
Et puis, tant qu'on ne connaît pas les recommandations, les obligations formulées par le gouvernement en ce qui concerne le port du masque, ça paraît difficile d'évaluer le volume qu'on doit commander. Les communes ont déjà prévu pour la plupart d'entre elles, des masques pour leurs habitants. Par contre, n'oublions pas une chose, c'est que ce sont des denrées périssables, c'est à dire au bout de plusieurs lavages, le masque ne sert plus et donc les communes ne pourront pas suivre. Je crois qu'il appartient à l'État, puisque c'est lui qui décide, de rouvrir les écoles, d'apporter des masques pour les enseignants et de permettre aux lycéens et aux collégiens, comme le souhaite le Conseil scientifique, de pouvoir porter des masques.
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