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Pass sanitaire : le sénateur LR Philippe Bas croit "à l'esprit de responsabilité" des Français

Après les députés, les sénateurs examinent le projet de loi sur le pass sanitaire. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Philippe Bas lors d'une conférence de presse en juillet 2020.  (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

Philippe Bas, sénateur Les Républicains de la Manche, affirme sur franceinfo samedi 24 juillet croire "à l'esprit de responsabilité" des Français alors que le Sénat examine à son tour le projet de loi sur le pass sanitaire après l'Assemblée nationale. De nouvelles manifestations sont prévues dans plusieurs villes de France pour dénoncer l'obligation vaccinale notamment pour les soignants et l'élargissement du pass sanitaire. Le sénateur rappelle l'urgence de la situation, mais comprend les oppositions. "Ce qui est en train de se passer est extrêmement désagréable pour eux. Il est normal qu'il y ait des réactions négatives et même parfois très vives", dit-il.

franceinfo : Faites-vous le même constat que le gouvernement ? La situation est tellement grave qu'il faut maintenant aller vite ?

Philippe Bas : Nous sommes avec un variant du virus dont la charge virale est plus importante que le premier virus Covid-19. Cela veut dire qu'avec un postillon, vous avez plus de risque de contamination. Donc oui, le virus est très agressif. Il se répand rapidement. Nous avions il y a quinze jours une propagation avec 27 000 cas par semaine. La semaine dernière, 58 000 cas. Et depuis quelques jours, plus de 20 000 cas par jour. À l'hôpital, le nombre d'hospitalisations a augmenté en une semaine de 55%. Les services de soins critiques ont maintenant une augmentation de 35% de malades porteurs de ce virus.

Pour le pass sanitaire, vous préconisez un dispositif plus simple ? Cela veut dire quoi exactement ?

C'est très simple. On ne peut pas condamner les établissements qui reçoivent du public à des peines de prison disproportionnées et rentrer dans un régime qui serait un régime de police et de juge pénal. De toute façon, nous n'aurons jamais assez de policiers et de gendarmes pour tout contrôler. Donc, il faut avoir un système qui sera plus efficace parce que ce sera un système de mise en demeure de se conformer à la loi sous 24 heures. Puis, vérification et si ce n'est pas le cas, fermeture pendant une semaine. Et si l'établissement récidive à ce moment-là, on en prend pour 14 jours.

Faut-il exempter certains lieux du pass sanitaire ?

Nous considérons comme le Conseil d'État d'ailleurs, que les grands centres commerciaux, où il y a à la fois des grandes surfaces, de petites boutiques, des pharmacies, des restaurants, des cafés et qui sont de véritables villes dans la ville doivent être accessibles, ne serait-ce d'ailleurs pour que les gens puissent aller faire leurs courses alimentaires. Mais avec toutes les autres précautions : distances, gel hydroalcoolique, masques. Et à chaque fois qu'on entrera dans un établissement où on tombe le masque pour manger ou pour boire, là, évidemment, on retombera dans le système du pass sanitaire.

A-t-on desserré l'étau trop rapidement ?

La situation est trop grave pour que je passe du temps aujourd'hui à faire un procès. Mon problème à moi, c'est qu'est-ce qu'on doit faire en responsabilité, et chaque Français, pas seulement nous qui votons la loi pour que ce pic de crise sanitaire soit rapidement refoulé. Mais si la question est maintenant de savoir si nous ne devrions pas ensuite regarder exactement, si on n'a pas été trop euphorique à un moment donné, si on n'a pas baissé la garde trop fortement, incité les gens à croire que la page était tournée... Oui, il faudra le faire.

Craignez-vous que cette opposition au pass sanitaire dégénère dans la rue ?

Je crois à l'esprit de responsabilité de nos compatriotes. Je pense que ce qui est en train de se passer est extrêmement désagréable pour eux. Il est normal qu'il y ait des réactions négatives et même parfois très vives. Nous sommes en train de monter en régime avec la vaccination dans notre pays. Je peux dire à tous ceux qui nous écoutent et qui ne sont pas vaccinés, vaccinez-vous ! Pour ma part, je suis absolument certain que dans les quelques mois qui viennent, c'est l'enjeu principal. C'est l'enjeu principal aussi, pour faire face aux nouvelles mutations du virus qui risquent de survenir.

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