Cet article date de plus de deux ans.

"On est allé trop loin avec l'obligation du pass sanitaire sur les terrasses", dénonce le syndicat Umih

Le président de la branche hôtellerie de l'Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) redoute un mois d'août morose. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Laurent Duc, président de la branche hôtellerie de l'Umih, le 7 décembre 2020. (MAXIME JEGAT / MAXPPP)

Laurent Duc, président de la branche hôtellerie de l'Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) et propriétaire d'un hôtel à Villeurbanne est en colère. "On est allé trop loin avec l'obligation du pass sanitaire sur les terrasses", dénonce-t-il dimanche 8 août sur franceinfo. Il estime qu'un "assouplissement sur les terrasses aurait simplifié la fin de l'été" et craint de devoir se transformer en "garde-chiourme pour remercier gentiment les gens qui n'ont pas le pass sanitaire".

franceinfo : Pour vous la mise en place du pass sanitaire dans les restaurants, c’est catastrophe ?

Laurent Duc : Oui, la catastrophe a lieu. Les clients qui avaient des réservations dans les hôtels et qui ne sont pas vaccinés ne vont pas venir dans les hôtels pour manger sur leurs genoux dans les chambres. C'est un vrai problème. Les hôtels ne sont pas concernés par le pass pour la location de chambre, mais on ne pourra pas aller manger au restaurant de l'hôtel sans pass. C'est là où il y a une rupture. Certes, plutôt que fermer complètement le secteur, il faut évidemment passer par le pass sanitaire, mais je pense qu'on est allé trop loin avec l'obligation du pass sanitaire sur les terrasses.

Vous auriez aimé que le pass ne soit pas nécessaire pour manger en terrasse, comme en Italie ?

Ça paraît d'une logique à toute épreuve. Les clients auront bon dos d'aller en vacances en Italie au dernier moment plutôt que de rester sur la Côte d'Azur chez nous. Les annulations ont eu lieu dès l'annonce du président de la République, le 12 juillet.

Comment envisagez-vous ce mois d'août ?

Morose, moyen. Bon, évidemment il y a beaucoup de gens qui veulent s'amuser, et dès qu'il y a un coup de soleil quelque part les gens y vont.

"Tout ça va générer des conflits dans nos établissements, on va être obligés de se transformer en garde-chiourme pour remercier gentiment les gens qui n'ont pas le pass sanitaire, sinon nous sommes contrevenants comme eux."

Laurent Duc, président de la branche hôtellerie de l'Umih

à franceinfo

Il va falloir qu'on recrute ou qu'on mette en place des gens dédiés à ces vérifications. Je pense qu'un assouplissement sur les terrasses jusqu'à la fin de l'été aurait été le minimum, avant un peu plus de restrictions dès la rentrée. Avec les terrasses sans obligation on aurait simplifié la fin de l'été. Aujourd'hui, c'est un peplum.

Comment allez-vous faire pour contrôler les pass sanitaire ? Vous avez dû télécharger une application ?

L'application se télécharge, elle permet de vérifier si la personne a un pass. Ca ne dit pas si elle est vaccinée ou quel vaccin.

"Si la personne a un test ou une attestation de convalescence du Covid ou si elle vaccinée, ça apparaît en vert, et on a le nom et l'âge de la personne."

Laurent Duc

à franceinfo

Je trouve ça très indiscret. Jusqu'à maintenant, on pouvait aller partout en France sans décliner son identité, même dans les hôtels.

On imagine que ce qui vous manque aussi c'est toute une clientèle internationale qui n'est pas vraiment revenue cet été ?

Des touristes étrangers, il y en a peu. Ils préfèrent un hébergement où ils sont plus autonomes, style location de meublés touristiques où ils peuvent se faire à manger sans être obligés d'aller au restaurant ou dans un bar pour boire un verre. Alors M. Lemoyne [le secrétaire d'État chargé du tourisme] a annoncé qu'ils allaient transformer les attestations sanitaires internationales en attestation nationale pour pouvoir rentrer dans les restaurants. C'est positif. La mise en place ne va pas se faire comme ça et c'est déjà un peu trop tard pour la saison.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.