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Le pass sanitaire a entraîné "des baisses de chiffre d'affaires de 20 à 50%" dans les restaurants et bars du Morbihan

Le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie du Morbihan revient sur les difficultés rencontrées par les professionnels du secteur en raison du pass sanitaire et se montre pessimiste pour la rentrée.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Vérification du pass sanitaire dans un restaurant de Nancy.  (CEDRIC JACQUOT / MAXPPP)

La mise en place du pass sanitaire a entraîné "des baisses de chiffre d'affaires de 20 à 50%" la semaine dernière, a déclaré lundi 16 août sur franceinfo Bruno Kerdal, président de l’Umih 56 (union des métiers et des industries de l'hôtellerie du Morbihan). Il estime que le quart des établissements n'ont pas contrôlé les pass de leur clientèle la semaine passée "tant qu'il n'y avait pas de répression", mais ils devraient s'y mettre à présent. Ce patron d'hôtel et de restaurant à Theix-Noyalo craint d'autres problèmes avec le pass obligatoire pour le personnel à partir du 1er septembre : "Certains professionnels se demandent s'ils ne vont pas devoir fermer, d'autres m'ont dit qu'ils passeraient outre."

"Certains n'ont pas voulu faire de contrôle du pass sanitaire tant qu'il n'y avait pas de répression, je pense qu'ils vont commencer aujourd'hui"

Bruno Kerdal

à franceinfo

franceinfo : Quelles sont les difficultés qui remontent chez les gérants d'hôtels, restaurants et bars depuis la mise en place du pass sanitaire ?

Bruno Kerdal : C'est un peu compliqué à mettre en œuvre. On n'est pas préparé à ça. Et puis on était sur une semaine très chargée la semaine du 15 août, dans le Morbihan et en Bretagne c'est la semaine la plus intensive de l'année. Donc, forcément, on a rajouté une contrainte à une semaine très chargée. Au niveau des contrôles, on a à peu près trois quarts des professionnels qui ont joué le jeu. Sinon, sur l'activité, effectivement, on a vu dès le début, dès lundi dernier, des baisses de chiffre d'affaires pouvant aller de 20 à 50% chez nos adhérents. Ça concerne les restaurants, mais surtout les bistrots, les bars, les cafés.

Que dites-vous aux professionnels qui n'ont pas effectué les contrôles jusqu'ici ?

Je leur dis : s'ils veulent qu'on referme au mois de septembre, qu'ils continuent. On a quand même été fermé pendant sept mois au cours de l'hiver dernier. Je pense qu'il faut être conscient de ça. Il vaut mieux travailler avec le pass sanitaire en restant ouvert le plus longtemps possible que de refermer après la saison, comme cela a été le cas l'an dernier.

"Certains se demandent s'ils ne vont pas devoir fermer à partir du 1er septembre."

Bruno Kerdal

à franceinfo

Et comment ça s'est passé avec vos clients ?

Les clients sont au courant de la mesure, donc ça se passe relativement bien. Après, c'est vrai qu'il y a des cas, notamment dans les cafés et bars puisque les gens viennent juste pour prendre une consommation, notamment en terrasse où le risque de contamination peut paraître inexistant. Là, on a parfois des dérapages, des agressions verbales de clients qui ne comprennent pas que le pass est exigé, mais nous on applique seulement la loi. À côté de ça, depuis ce matin on a des remontées sur le manque de tests antigéniques pour les gens qui ne sont pas vaccinés et qui voudraient aller dans nos commerces. On a un problème, par exemple sur Belle-Ile, pour des personnels ou des clients qui ne peuvent pas se faire tester. Le délai est trop important, cela explique aussi la baisse de fréquentation dans certains établissements.

Concernant le personnel de l'hôtellerie-restauration, le pass sanitaire peut-il être un problème sur le long terme?

Oui, on a une inquiétude concernant le personnel non-vacciné puisqu'à partir du 1er septembre, le personnel dans nos établissements devrait être vacciné ou avoir un pass sanitaire, donc être testé tous les deux jours. Certains professionnels m'ont dit qu'ils passeraient outre et qu'ils continueraient à employer leur personnel sans pass sanitaire. Mais est-ce qu'ils ont d'autre choix ? Est-ce que les moyens ont été réellement mis à disposition des professionnels ? Le temps qui nous a été donné a été quand même relativement court et on est en pleine saison. On nous a mis une sacrée couche sur le dos pour cette année !

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