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"On ne va pas boire une Corona, quand même..." : épargnés par le couvre-feu, les Strasbourgeois profitent de la nuit

Si un couvre-feu a été décrété en Ile-de-France et dans huit métropoles françaises à cause de la crise sanitaire lirée au Covid-19, partout ailleurs, comme à Strasbourg les Français peuvent pour l'instant sortir le soir à leur guise.

Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des clients boivent de la bière dans un bar (illustration). (SIMON DAVAL / MAXPPP)

"Un mojito s’il vous plaît ! On ne va pas boire une corona, quand même !" Dans ce bar strasbourgeois, dans le Grand Est, l’heure est à l’humour et à la légèreté cette nuit de vendredi 16 octobre. Ce n’est pas le cas partout en France : on ne devrait trouver plus personnes dehors à partir de 21 heures en Ile-de-France et dans huit grandes métropoles françaises (Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Saint-Etienne, Rouen, Montpellier et Toulouse) où un couvre-feu a été instauré pour une durée minimum de quatre semaines à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus Covid-19. 

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Dans ces villes, les sorties et déplacements sont désormais interdits entre 21 heures et 6 heures du matin, sauf dérogation. Mais partout ailleurs, comme dans une France coupée en deux, on peut encore sortir le soir, aller au restaurant ou dans les bars. À Strasbourg, le bar est ouvert jusqu’à 4 heures du matin. Ces trois amis sont venus décompresser : "J'avoue, le moment où l'on s'expose le plus, c'est effectivement en sortant, explique l'un. Mais à un moment, il faut bien un peu sortir ! Les autres n'ont pas pris conscience de ce qui les attendait." "Il y a eu cette première vague lors de laquelle nous avons été les premiers touchés, complète sa voisine. Ça nous a tout de suite fait un déclenchement... On s'est dit qu'on allait prendre les choses au sérieux et mettre le masque, du gel et tout ce qu'il faut pour notre sécurité."

Toutes ces hypothèses expliquent en partie le décalage de Strasbourg. Franck Meunier est le gérant de cet établissement de nuit, Les Aviateurs. "La musique s'est arrêtée dans tout un tas de villes, reconnaît-il. On a encore cette chance à Strasbourg de pouvoir encore être dehors après 21 heures et surtout de pouvoir consommer. Mais on a été obligés de faire la police, de mettre quelqu'un qui n'est là que pour veiller à ce que les gestes barrières soient bien mis en place et que les gens n'enlèvent pas leur masque parce que ils ont, peut-être, bu un verre de trop."

"On est clairement dans un rebond épidémique"

Mais ces mesures de sécurité sanitaire ne suffiront pas car à Strasbourg aussi la situation épidémique se dégrade. Alexandre Feltz, médecin généraliste, est adjoint au maire en charge de la santé : "Les chiffres concourent à ce que nous soyons sans doute reconnus dans les jours qui viennent en alerte renforcée, prévient-il. Il y a un nombre de gens qui, pour l'instant, est maîtrisé en réanimation : une dizaine de personnes. C'est sans commune mesure avec les 600 de la première vague mais on est clairement dans un rebond épidémique avec un virus qui circule et qui touche notamment les personnes âgées. Et on sait que c'est très sensible." Concrètement, cela veut dire que les bars et restaurants strasbourgeois seront bientôt fermés après 22 heures. Strasbourg n'est pas épargnée. Juste décalée.

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