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"On n'arrive plus à les atteindre" : après un mois de confinement et d'enseignement à distance, des professeurs impatients de retrouver leurs élèves

Enseigner à distance, un exercice difficile pour de nombreux professeurs : beaucoup d'investissement, mais des retours assez faibles. Certains s'inquiètent du retour en classe si le confinement dure. 

Article rédigé par Margot Delpierre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une enseignante envoie une leçon et des exercices à ses élèves dans le cadre de l'enseignement à distance mis en place depuis la fermeture des établissements scolaires pour cause de coronavirus. (AURÉLIEN ACCART / FRANCE-INFO)

Combien de temps va durer le confinement ? Le président de la République Emmanuel Macron doit s’exprimer ce lundi 13 avril. On saura peut-être si les établissements scolaires, fermés depuis le 16 mars, rouvriront en mai ou plus tard. En attendant, les enseignants s’interrogent.

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Amandine Héritier a perdu les deux tiers de ses élèves depuis qu’elle enseigne à distance. Professeure d’allemand dans un collège REP près de Montbéliard (Doubs), elle trouve que son métier n’a plus beaucoup de sens, et l’exercer à distance "c'est écrasant, épuisant. Quand on donne une consigne à une classe, on la donne à 25 ou 30 élèves en même temps, mais quand on fait tout par message il faut tout répéter 25 voire 30 fois."

Pour la majorité finalement, on n'a plus d'utilité. On n'arrive plus à les atteindre.

Amandine Héritier

à franceinfo

"C'est aussi épuisant psychologiquement car on a l'impression de beaucoup travailler pour très peu de résultats. Quand on a les élèves devant nous, on voit s'ils comprennent ou pas. On peut aussi les encourager, les motiver, négocier parfois aussi. À distance, tout ça n'existe plus."

Une partie des élèves décroche

Sarah, elle, commençait à trouver un rythme mais les vacances de Pâques ont démarré dans la métropole lilloise où exerce cette professeur d’histoire-géographie. Elle a une angoisse, que ses lycéens donnent moins de nouvelles à la rentrée. Elle n’a déjà aucun retour de la part de la moitié de ses Terminales. Plus ça dure, plus les inégalités vont se creuser, selon elle. "Il va y avoir ceux qui vont suivre. Il va y avoir ceux qui sont soutenus par leurs parents aussi. À côté de ça, il va y avoir ceux qui ne peuvent pas être soutenus par leurs parents pour diverses raisons."

Ils vont se sentir complètement perdus et vont baisser les bras, vont arriver l'année prochaine dans le niveau supérieur et ça sera la cata.

Sarah, professeur d'histoire-géographie

à franceinfo

Toutes deux espèrent retourner en classe dès que possible, à condition de pouvoir le faire en toute sécurité.

Enseignement à distance : l'inquiétude des profs - Ecoutez le reportage de Margot Delpierre

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