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Confinement : une reprise des cours en septembre "va supposer un soutien massif, un vrai plan d'urgence pour l'école", estime le Snes-FSU

Il semble y avoir peu de chances que les élèves reprennent les cours avant septembre, vu toutes les mesures de sécurité nécessaires à la réouverture des établissements énumérées par la secrétaire générale du syndicat enseignant.

Article rédigé par franceinfo
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Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES-FSU (SOLLIER CYRIL / MAXPPP MAXPPP)

Si la rentrée des classes est reportée au mois de septembre en raison du confinement et de la pandémie de coronavirus, cela "va supposer un soutien massif, un vrai plan d'urgence pour l'école", réclame la secrétaire générale du syndicat du second degré Snes-FSU, Frédérique Rolet, lundi 13 avril sur franceinfo alors qu'Emmanuel Macron va s'exprimer dans la soirée.

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À quel scénario de reprise des cours vous attendez-vous ?

Beaucoup de collègues commencent à poser la question de la sortie du confinement.

Si on devait reprendre avant l'été, il faudrait pouvoir s'assurer que les établissements ont été désinfectés, que l'on dispose de masques, de gels hydroalcooliques, la question de la distanciation entre les élèves, ce qui veut dire qu'on ne peut pas mettre 35 élèves dans la même classe. 

Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU

à franceinfo

Donc on attend beaucoup, évidemment, d'éclaircissements, dont va dépendre la possibilité ou non de rentrer avant l'été.

Quelles conséquences aura une rentrée des classes seulement en septembre prochain ?

Si on rentre en septembre, ce sera un vrai défi pour l'école puisqu'on aura eu des élèves qui n'auront pas eu classe pendant quatre à cinq mois. Il faudra probablement revoir tous les programmes et aménager les programmes sur un an, voire peut-être plus. Il faudra repenser évidemment aussi les conditions d'encadrement. On sait que là où on a perdu, entre guillemets, le plus d'élèves, ce sont justement aussi dans les établissements d'éducation prioritaire, c'est dans les lycées professionnels, ce sont des élèves qui n'ont pas eu les moyens techniques, ou dans l'entourage familial, d'avoir un enseignement à distance, qui permette plus ou moins de garder vraiment un lien avec l'école. Donc, tout ça va supposer un soutien massif, un vrai plan d'urgence pour l'école. Je pense qu'il faut évidemment de toute façon un collectif budgétaire qui prévoit donc d'abonder les moyens pour que l'on puisse organiser des dédoublements, organiser des situations d'apprentissage qui permettent justement de récupérer les élèves qui ont été les plus pénalisés par le confinement.

Constatez-vous une hausse des inégalités pendant le confinement ?

Il y a de vraies inégalités à la fois parce que certains n'ont pas la connexion, n'ont pas le matériel, n'ont pas de lieu pour s'isoler chez eux, mais aussi parce que certains, si on pense aux élèves les plus fragiles, ont besoin d'être accompagnés, que quelqu'un les guide, leur explique les consignes et évidemment, à distance, c'est beaucoup plus compliqué. Donc, les inégalités, c'est sûr, se sont accrues du fait du confinement, et ça, ça donne évidemment des défis à l'école. Tous les élèves en situation de handicap, on l'a vu, c'est un problème pour les familles qui ne savent pas forcément comment les accompagner dans des activités scolaires, et ça devient véritablement, au fil des semaines, un problème de plus en plus aigu qui suppose là aussi qu'on puisse renforcer à la rentrée les moyens de les encadrer.

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