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"Nous avons besoin de connaître l'état sanitaire de la population", selon Catherine Trautmann qui recommande "des tests en quantité massive"

 L'ancienne ministre de la Culture et tête de liste PS aux municipales à Strasbourg souhaite que la population d'Alsace puisse être massivement testée au coronavirus. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Test sur un patient potentiellement contaminé au Covid-19, à Paris, le 1er avril 2020. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Nous avons besoin de connaître l'état sanitaire de la population", affirme Catherine Trautmann. L'ancienne ministre de la Culture, vice-présidente de l’eurométropole de Strasbourg et tête de liste PS aux municipales, est cosignataire d'une tribune déclarant que l'Alsace est prête à acheter plusieurs millions de tests sérologiques.

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Interrogée par franceinfo vendredi 10 avril, Catherine Trautmann recommande l'achat de tests "en quantité massive" pour faire face à l'épidémie de Covid-19 et envisager une sortie de crise.

franceinfo : Avec ces tests, combien de personnes pourraient être dépistées ?

Catherine Trautmann : Nous avons besoin de connaître l'état sanitaire de la population après cette épidémie, c'est indispensable. Il faut, à ce moment-là, avoir des tests en quantité massive pour pouvoir le faire. Et l'Alsace a été particulièrement touchée. Nous avons plaidé pour pouvoir démarrer parce que nous avons les laboratoires, nous avons le CHU qui a déjà fait une analyse des tests disponibles et la possibilité de créer une filière de fabrication de tests. C'est une condition pour les entreprises afin de pouvoir redémarrer la vie économique et nous devons prendre soin des personnes qui sont toujours en situation de risque. Je pense évidemment au personnel soignant. Je pense au service public. Je pense aussi aux entreprises qui ont maintenu leur activité pendant cette période de crise sanitaire. Ça fait en effet, à l'échelle de l'Alsace et du Grand Est, plusieurs millions de personnes qui pourraient être testées avec un retour évidemment sérieux. Si ces tests sont de qualité et si ces tests sont faits, opérés, par des laboratoires dont c'est la profession.

De quelle nature seraient ces tests ?

Il y a deux sortes de tests qui sont nécessaires. Il y a un test qui permet de finaliser un diagnostic sur la maladie. C'est ce qu'on appelle le test PCR, qui est un écouvillon que l'on enfonce dans le nez. Et puis, c'est la possibilité avec ces tests, de savoir qui est éventuellement atteint et qui doit faire l'objet de soins et être confiné. Les tests sérologiques, ce sont des tests qui vérifient chez des personnes qui ont été atteintes ou ont été atteintes sans le savoir et qui, sachant qu'elles ont déclenché des anticorps, sont immunisées.

L'objectif c'est de permettre le déconfinement ? De donner l'exemple à d'autres régions ?

Oui, c'est de pouvoir aussi avoir une méthodologie. Nous pensons que pour préparer le déconfinement, il faut partir d'une région où le problème a été extrêmement répandu. Cette épidémie a été très forte en Alsace. Elle l'a été aussi sur le territoire vosgien, en Moselle, dans le Grand Est, où beaucoup de solidarité s'est exprimée. Mais nous voyons bien que cette situation aujourd'hui pèse et que l'incertitude sur son état de santé est un mal-être et un risque pour les chefs d'entreprise qui ne veulent pas mettre leurs salariés en situation trop risquée. Mais aussi un risque pour les salariés eux-mêmes lorsqu'ils vont devoir revenir au travail. Donc préparer le déconfinement n'est pas dire "on le fait tout de suite", c'est mettre en œuvre ces tests qui permettent de suivre la population et d'avoir, par les statistiques, mais aussi par la réponse individuelle, à la fois la détente sociale, le retour à la confiance, le retour à l'économie, mais en même temps aussi la meilleure connaissance du virus.

On sait quand ces tests seront disponibles ?

Il y a déjà des tests sur le marché. La situation actuelle, c'est que certains sont en attente de référencement et ne sont toujours pas inscrits à la nomenclature pour le remboursement de la Sécurité sociale. C'est attendu. J'espère que dans les prochains jours, nous aurons des réponses positives sur ces deux points parce qu'il ne faut pas attendre. On voit que beaucoup de pays et des très grands pays comme les Etats-Unis sont aujourd'hui touchés par le Covid-19. Et si nous avons tiré la sonnette d'alarme, c'est parce que nous ne voulions pas qu'on connaisse la même expérience qu'avec les masques ou que d'autres pays passent avant nous et que nous n'ayons pas les bonnes réponses pour notre population.

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