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Notre-Dame de Paris : malgré le coronavirus "le délai, nous arriverons à le tenir, nous retrousserons nos manches", assure le général Georgelin

Le bourdon de Notre-Dame tintera mercredi soir à 20 heures pour commémorer le tragique incendie qui a ravagé l'édifice il y a un an, jour pour jour. Mais il résonnera aussi pour tous les "soignants qui font l'admiration de notre pays", annonce Jean-Louis Georgelin, en charge de la reconstruction de la cathédrale.

Article rédigé par franceinfo
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Le général Jean-Louis Georgelin, en charge de la reconstruction de Notre-Dame. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Il y a un an Notre-Dame de Paris était touchée par un grand incendie. Le monde entier avait les yeux braqués sur la cathédrale. Aujourd'hui en plein confinement, le délai de cinq ans pour reconstruire Notre-Dame de Paris en 2024 est confirmé par le chef de l'État, Emmanuel Macron. Pour Jean-Louis Georgelin, président de l'Établissement public chargé de la restauration de la cathédrale, le délai de 2024 semble "tenable". Invité mercredi 15 avril sur franceinfo, il précise que si les équipes "sont en sommeil", "nous espérons pouvoir reprendre le chantier le plus tôt possible, dès lors que nous serons en mesure de garantir la sécurité sanitaire de nos compagnons sur ce chantier. Nous reprendrons nos planifications, nous retrousserons nos manches".

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Avant le confinement, le délai de fin de construction en 2024 semblait déjà difficile à tenir. Là le chantier est arrêté depuis un mois, réellement pensez-vous qu'on puisse réussir à terminer ?

Il n'y avait pas de consensus sur ce délai. Nous qui sommes en charge de ce chantier, nous nous sommes mobilisés et nous faisons tout pour le tenir et je pense que ce délai nous arriverons encore à le tenir. Nous sommes mobilisés. Vous savez, l'effet mobilisateur de ce délai de cinq ans est considérable et toutes nos entreprises, tous nos compagnons, la maîtrise d'oeuvre, l'établissement public, nous sommes tous mobilisés. Si la France n'est pas capable de se mobiliser sur un chantier pareil pour l'achever dans ce délai-là, ce serait un peu dommage. Je pense que des tâches spécifiques peuvent reprendre avant le 11 mai. Ce qu'il faut, c'est que nous garantissions la sécurité sanitaire de nos compagnons sur le chantier, mais aussi dans leur vie à Paris. Ce sont des gens qui viennent de province, qui sont hébergés dans des lieux un peu éloignés de Paris. Donc, c'est toute leur vie qu'il faut revoir pour qu'ils puissent être mis à l'abri. Et quand nous serons capables de garantir ceci pour des tâches particulières, comme l'extension de la zone de vie, comme la poursuite par les cordistes du démontage de l'échafaudage, nous pourrons reprendre pas à pas quelques phases du chantier.

L'édifice, est-il encore en danger ?

On ne peut pas encore dire que l'édifice est définitivement sauvé. Il faut qu'on procède au démontage du fameux échafaudage hérité du chantier précédent. Une opération délicate.

Lorsque le démontage sera fait, ce sera terminé au cours de l'été, on pourra achever l'inspection de la cathédrale et notamment de la voûte, et nous prononcer sur l'état de la cathédrale. Mais nous avons néanmoins le recul et nous avons tout lieu d'être optimiste. Car depuis un an, la cathédrale n'a pas bougé.

Le général Jean-Louis Georgelin, chargé de la reconstruction

à franceinfo

La voûte ne s'est pas effondrée... Donc, nous sommes très optimistes pour pouvoir dire que la cathédrale est sauvée même si formellement, nous devons rester encore prudent. Ensuite, il faudra refaire toute la charpente. Nous travaillons avec méthode et rigueur. Nous étudions toutes les hypothèses. Tout ceci sera présenté au mois de juillet, vraisemblablement à la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture qui donnera un avis. C'est seulement à ce moment-là que nous pourrons dire quel choix (NDLR : bois ou béton) sera fait sur la charpente.

Concernant la flèche de la cathédrale, la flèche sera-t-elle reconstruite à l'identique ? Le concours d'architectes est-il toujours d'actualité ?

Nous réfléchissons à l'heure actuelle à la manière dont nous allons finaliser le processus de décision finale et j'espère que dans des délais raisonnables, nous pourrons choisir quelle flèche sera construite. Ça se compte en quelques mois.

Ce soir, les cloches de Notre-Dame vont résonner à Paris à 20 heures précisément pour l'anniversaire de cet incendie. Mais vous avez choisi cet horaire en résonnance aux applaudissements pour le personnel soignant ?

Évidemment. La France était blessée par cet énorme incendie, on se souvient tous de cette nuit extraordinaire, au sens très exact du terme, du 15 avril. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation encore plus tragique avec cette pandémie du coronavirus. D'abord, il me paraissait important de montrer que la cathédrale pouvait encore vivre, puisque nous allons faire teinter le bourbon, comme nous l'avions fait d'ailleurs pour les obsèques de Jacques Chirac. Et en même temps, nous adressons un salut à tous ces soignants qui font l'admiration de notre pays. Ce sera un hommage unique parce que, évidemment, les circonstances actuelles n'ont pas permis de dérouler tout le programme que nous avions prévu.

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