"Moi je ne peux pas m'arrêter", des ouvriers agricoles malades du coronavirus refusent de prévenir leur patron, par peur de perdre leur travail
Trois semaines après la découverte d'un foyer de coronavirus chez des travailleurs saisonniers dans les Bouches-du-Rhône, une campagne massive de dépistage a révélé d'autres cas de contamination dans le Vaucluse, le Gard et les Bouches-du-Rhône.
Après la découverte d'un foyer de coronavirus chez des travailleurs saisonniers de la région d'Arles, une campagne massive de dépistage a révélé d'autres cas de contamination dans le Vaucluse le Gard et les Bouches-du-Rhône. Sur les 4 762 travailleurs saisonniers dépistés dans les Bouches-du-Rhône, 258 se sont révélés positifs. "La situation est préoccupante, reconnaît le préfet Pierre Dartout. Beaucoup de personnes ont guéri, mais nous restons vigilants."
"Si vous tombez sur quelqu'un qui s'en fout, ça peut faire un carnage." David Sève, président de la FDSEA du Gard, le principal syndicat agricole, emploie 70 ouvriers dans ses vergers de la commune de Beaucaire : "Des Roumains, des Bulgares, des Espagnols, des Portugais".
Les plus gros foyers se sont retrouvés dans des exploitations agricoles.
Le docteur Francis Charlet, de l'Agence régionale de santé
Il relève deux arrêts de travail, seulement, mais raconte qu'un malaise s'est installé dans ses équipes qui remplissent les cagettes de cerises et d'abricots. "Certains l'ont [le Covid-19] mais disent 'Moi je ne peux pas m'arrêter", reconnaît David Sève. Des gens qui vivaient à trois ou quatre dans l'appartement. L'un a été testé positif, les autres ont pris les affaires et ont tout jeté dehors."
Des saisonniers qui habitent à plusieurs dans des petits logements
"Les plus gros foyers se sont retrouvés dans des exploitations agricoles, explique le docteur Francis Charlet, de l'Agence régionale de santé (ARS). Avec des habitats assez denses. Des hommes et des femmes de 25-30 ans jusqu'à des gens autour de la soixantaine."
Des ouvriers agricoles malades du Covid-19 ont été accueillis dans un ancien Ehpad de Miramas. D'autres sont hébergés dans un hôtel de Salon-de-Provence.
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