Cet article date de plus de quatre ans.

Vidéo Les refuges de montagne se préparent à concilier convivialité et protocoles sanitaires à la veille d'une saison estivale un peu particulière

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Jérôme Val
Radio France

A la faveur du déconfinement, le refuge d’Anterne, en Haute-Savoie, se prépare à accueillir de nouveau les randonneurs tout respectant les contraintes sanitaires liées au coronavirus.

Ils sont isolés, loin de tout. Et pourtant, les refuges de montagne, qui accueillent la nuit les randonneurs, doivent eux-aussi respecter les nouvelles règles sanitaires. Et ce n’est pas évident dans ces habitats traditionnels perchés en altitude.

Le refuge d’Anterne, situé dans la réserve naturelle de Sixt, à 1 800 mètres d’altitude, n’est accessible que par un petit chemin rocailleux. L’hélicoptère est indispensable pour acheminer des vivres et du matériel, près de trois tonnes pour ce premier transfert. Il faut notamment transporter du bois pour faire les travaux liés aux nouvelles contraintes sanitaires. Le refuge compte deux bâtiments, dont une ancienne fruitière où l’on fabriquait du fromage. Ils sont plantés sur un plateau cerné de falaises imposantes de calcaire et de montagnes où la neige reste accrochée.

Nombre de places limité et couchages adaptés

Le refuge, c’est le symbole de la collectivité : tout le monde dort et mange dans la même pièce. Mais avec le virus, Bruno Pezet, le guide et gardien du refuge, a imaginé un nouvel aménagement. "Ici par exemple, on avait sept unités pour dormir, il n’y en aura plus que trois", détaille-t-il en entrant dans l’un des dortoirs. "J’ai six lits pour les gens qui vont dormir à ma droite. Six lits aussi pour les gens qui vont dormir à ma gauche. Mais quand je dis six lits, ça veut dire une seule famille. Je ne peux pas mettre deux personnes, puis deux autres et deux autres", poursuit-il.

Le refuge possède 55 couchages. Cet été, il ne pourra accueillir que 33 personnes en même temps pour respecter les normes : 40% de capacité en moins. Il a fallu aussi supprimer les couettes et les couvertures, explique le gardien. Même configuration dans le réfectoire où des parois de bois seront installées pour séparer les tables et pour réduire au maximum les contacts. Malgré ces contraintes, le refuge ne va pas désemplir cet été avec de "très bons taux de remplissage prévus pour juillet et août", se félicite Bruno Pezet.

Bruno Pezet, guide et gardien du refuge d'Anterne.  (JEROME VAL / RADIO FRANCE)

Mais avec un tel protocole, les échanges entre randonneurs ne risquent-ils pas de perdre en intensité ? Le gardien veut croire en tout cas que son refuge restera convivial. Les travaux vont durer deux jours. Mais même des planches de bois et la distanciation n’empêcheront pas de profiter d’un paysage féérique.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.