Le conseil santé : "J‘ai toujours adoré les vacances d’été, et toute l'année j'en rêve, mais cette année, je n’y arrive pas, ça me déprime !"
Après deux mois de confinement, nos auditeurs et internautes se déconfinement doucement et essaient de se projeter dans les mois à venir. Mais beaucoup ont du mal à penser à leurs vacances d'été, comme Mélanie, qui se sent déprimée, et qui n'ose faire aucun projet. La psychanalyste Claude Halmos lui répond.
Mélanie nous écrit : "J'ai toujours adoré les vacances d’été, et toute l’année, j’en rêve. Mais cette année, je n’y arrive pas. Je n’ose faire aucun projet. C’est comme si plus rien n’avait aucun sens. Ça me déprime !"
franceinfo : votre réponse, Claude ?
Claude Halmos : Je crois que si l’on devait inventer un mot, comme le font parfois les enfants, pour définir le coronavirus Covid-19, on pourrait dire qu’il est "un gâcheur de vie". Parce que, non content de nous effrayer, et de bouleverser complètement nos existences, il réussit à menacer nos projets, et même à nous empêcher d’en rêver.
Ce que dit Mélanie est très juste. Les vacances, pour ceux qui ont la chance de pouvoir en prendre (et, rappelons-le quand même, une partie des Français ne peuvent jamais le faire), c’est d’abord un rêve. Un rêve qui permet toute l’année, dans les moments où le quotidien est trop lourd, de tenir. Un rêve de liberté, d’ailleurs, et de plaisir de la tête, comme du corps.
Et il est vrai que, dans tous ces domaines, le coronavirus barre la route de nos rêves : de nos rêves d’ailleurs, parce qu’on ne sait pas où il sera possible d’aller. Et de nos rêves de plaisir. Le Covid nous "prend la tête" comme on dit. Et, quand on a la tête trop "prise", elle pèse sur le corps, et l’empêche de se sentir prêt au plaisir.
Comment s'en sortir ?
Je crois qu’il faut que nous comprenions que le Covid-19 a, sur nos vacances, comme sur le reste de nos vies, un pouvoir réel. Parce qu’il peut faire que des frontières soient fermées, des voyages impossibles, des plages inaccessibles, etc…Et ce pouvoir-là, nous ne pouvons pas le lui enlever.
Mais il en a aussi un autre, que nous pouvons, lui, combattre : celui que, sans le savoir, nous lui donnons. Et que nous lui donnons parce que nous avons tous tendance, parce que nous sommes psychologiquement meurtris par la pandémie et le confinement, à déformer la réalité. À la façon dont on le fait lorsque, parce que l’on est déprimé, on a l’impression que tout est sans intérêt, sans espoir, impossible. Et cela, on peut y remédier.
Mélanie, par exemple, ne peut pas cette année, rêver, sans limites, de vacances qui seraient, elles aussi sans limites. Mais elle peut avoir sans doute de très belles vacances. À condition peut-être d’accepter de faire, cette année, les choses à l’envers. C’est-à-dire de mettre d’abord des vacances en place, en tenant compte de la réalité. Et, ensuite seulement, de rêver à tout ce qu’elles vont pouvoir lui apporter.
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