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"La cathédrale nous manque !" : les guides bénévoles de Notre-Dame font vivre le monument en vidéo sur internet

Depuis l'incendie de Notre Dame il y a un an, les 120 guides bénévoles de la cathédrale trouvent des solutions pour faire vivre ce monument... Même durant le confinement.

Article rédigé par Valentin Dunate - Edité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Un passant marche sur les quais, Notre-Dame de Paris en fond, le 6 janvier 2020. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

"On attend avec une impatience non dissimulée" : Anne Marchon fait partie des 120 guides de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il y a un an, le 15 avril 2019, un incendie se déclarait dans les combles, ravageant la charpente et la flèche de l'emblématique monument... qui a failli partir en fumée en quelques heures.

>> Notre-Dame un an après l'incendie, où en est-on ?

Depuis, des travaux de consolidation ont été mis en route. Mais le chantier a dû être stoppé, en pleine pandémie de coronavirus. "On attend de pouvoir enfin faire quelque chose, sur la façade autour de Notre-Dame du moins. On attend, on attend, on attend", confie la guide bénévole. Après l’incendie, le quartier a été bouclé et la cathédrale impossible d’accès. Alors l’association Casa, qui gère les guides de la cathédrale, publie des vidéos pour faire vivre le monument.

Anne Marchon raconte ici l’histoire de Monseigneur Affre, sacré archevêque en 1840 et mort sur les barricades pendant les insurrections de 1848. Mais évidemment, "je suis frustrée !", dit-elle dans un sourire. "Ma vidéo fait deux minutes, puis elle s'arrête, pouf, comme ça, alors que j'avais encore des tas de choses à raconter !"

Une relation fusionnelle

L’autre solution trouvée par les guides comme Alain Marsaud, c’est de faire visiter l’église Saint-Germain-l'Auxerrois, située dans le 1er arrondissement de Paris, où le culte de la cathédrale a été transféré provisoirement. Mais rien n’y fait, la cathédrale lui manque : "Ah oui, elle me manque ! On fait des visites de l'église Saint-Germain Loxerois, qui est aussi une église très intéressante, mais bon... Ce n'est pas la même chose. Oui, la cathédrale nous manque !" À un point tel qu’il suffit d’évoquer le futur pour comprendre la relation fusionnelle que ces guides entretiennent avec la cathédrale.

Peut-être que l'un des plus beaux jours de ma vie, ce sera le jour où je pourrais faire une visite.

Alain Marsaud

à franceinfo


En attendant ce moment-là, la restauration se poursuit. L'historien Olivier de Chalûs, ancien responsable des guides de la cathédrale, est désormais porte-parole de l’association des scientifiques pour la restauration de Notre-Dame. Son travail consiste à partir de documents anciens et d’observations sur le site, à reconstituer l’histoire du monument : comment sont faites les parties des voûtes auxquelles on ne peut pas accéder ? Comment l’impact de l’incendie a pu modifier l’état de la cathédrale ?

Comme d'autres chercheurs, Olivier de Chalûs estime que le coronavirus, qui domine l'actualité, va permettre de travailler plus sereinement : "On peut supposer que toutes les personnes qui oeuvrent à une restauration la plus efficace possible de la cathédrale, puissent travailler sereinement, loin de la pression médiatique, et fournir un travail de meilleure qualité."

Le travail des guides à l'arrêt

En revanche pour les guides, non seulement la cathédrale est fermée depuis un an à cause de l’incendie, mais avec le coronavirus, certaines visites d’autres monuments sont et seront impossibles. La dernière visite a eu lieu le 15 avril 2019, mais depuis, l’équipe est à l’arrêt. 

L'association Casa a des frais, et les financements étaient garantis par les dons des visiteurs en fin de visite. Des visites étaient prévues cet été sur d’autres lieux emblématiques en France de l’art religieux du moyen-âge, comme à la basilique de Vézelay (Yonne), l’abbatiale de Conque (Aveyron), ou encore la cathédrale de Bourges (Cher). Un appel au don a donc été lancé.

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