"Je ne peux pas faire autrement" : ces usagers qui craignent de reprendre le métro à partir du 11 mai
Qu’ils soient Parisiens ou Toulousains, les usagers ne sont pas rassurés à l’idée de reprendre les transports en commun, malgré les mesures de sécurité sanitaire annoncées pour le déconfinement.
Un million d’autocollants posés par la RATP pour condamner un siège sur deux, des bandes blanches pour marquer la distanciation sociale sur les quais, ou encore des distributeurs automatiques de gel hydroalcoolique à Toulouse… À trois jours du déconfinement, les réseaux de transports en commun s’apprêtent à retrouver leurs usagers.
Les usagers parisiens inquiets…
La RATP garantit par exemple 75% de son trafic habituel à partir du lundi 11 mai. Pourtant, malgré les mesures prises pour assurer la sécurité des passagers, les usagers ne sont pas rassurés. "Je n’envisage pas de reprendre les transports maintenant", assume Marie, rencontrée du côté de Montmartre. Malgré l’obligation du port du masque, et les heures de pointe réservées aux voyageurs munis d’une attestation de leur employeur, sa collègue, Sandrine, craint également la promiscuité dans les rames de métro : "On a du mal à imaginer comment une place sur deux pourrait être condamnée en gare Saint-Lazare", qui fait la correspondance entre quatre lignes du métro parisien. Pour le moment, les deux amies se sont donc arrangées pour continuer à télétravailler.
Un luxe que ne peuvent pas se permettre les personnels soignants comme Laura, qui travaille dans un hôpital psychiatrique. Cela fait déjà un mois qu’elle prend le métro tous les jours. "Je ne peux pas faire autrement", soupire-t-elle, "sinon, je devrais traverser tout Paris à pied !". Pourtant, elle aussi appréhende le déconfinement. "Je me suis débrouillée pour ne reprendre le métro que mercredi prochain", explique-t-elle, persuadée d’ainsi "laisser passer la première vague de galère".
… les Toulousains pas rassurés non plus
Il n’y a pas qu’à Paris que le déconfinement inquiète les usagers des transports en commun. À Lyon, ou encore à Toulouse, c'est la même chose. Aurélie craint par exemple "une deuxième vague" de l’épidémie. Cette Toulousaine reste méfiante et va continuer à "porter des masques" et à "ne pas toucher les barres du métro". Monica, elle, prévient : "s’il y a trop de monde, je prendrai mon vélo".
Habituellement, ce sont 850 000 Toulousains qui empruntent le métro chaque jour. "Aujourd'hui, il n’y a que 10% des usagers", affirme le président de Tisséo, le réseau de transports en commun toulousain. Jean-Michel Lattes s’attend à en retrouver "20 à 30%" ces prochains jours, mais il prévoit de "renvoyer 100% de nos rames pour assurer la distanciation sociale". En plus de distributeurs de gel hydroalcoolique et du nettoyage régulier des voitures, des salariés de Tisséo vont compter les voyageurs dans le métro. En cas de trop grande affluence, ils pourront fermer les entrées.
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