"J’ai vu courir des voisins que je ne voyais jamais d’habitude" : davantage de Français adeptes du running après le confinement
Depuis le début de cette crise, un constat s’impose : les Français ont beaucoup pratiqué des activités sportives avec le confinement et il semble que cette tendance va perdurer.
Depuis sa réouverture il y a presque un mois, le parc de Parilly au sud-est de Lyon est l’un des sites privilégiés des coureurs. À certaines heures, ses larges allées font figure d’autoroutes du running. "C’est une des leçons du confinement", s’amuse Hocine. Avec son survêtement noir et ses baskets, le quinquagénaire court à son rythme, foulée tranquille mais déterminée. "C'est important, surtout pour moi parce que j’ai des problèmes respiratoires. Il faut qu’à partir de maintenant, je me mette régulièrement au sport. On s’est fixé deux sorties par semaine pour commencer. Après on verra." Il court avec à ses côtés Djamilah. "Moi, j’adore ça. Si ça ne tenait qu’à moi, j’en ferais plus souvent. Mais il est un peu fainéant", rigole-t-elle. Le couple est parti pour une heure de course dans le parc.
Ce confinement nous a montré que courir est important.
Hocineà franceinfo
Un peu plus loin, à l’écart sous une allée d’arbres, Bahoré multiplie les assouplissements après une longue séance dans le parc. "Après le boulot, je vais courir entre une et deux heures, raconte-t-il. Ça dépend des jours et la météo. C’est plus qu’avant le confinement. Au fil du temps, je vais augmenter le rythme. Je me sens bien en ce moment, j’en profite."
De nouveaux sportifs après le confinement
Des novices qui ont découvert la course à l’occasion du confinement et des habitués qui ont plus couru que d’ordinaire : ce sont les deux tendances fortes de ce printemps et toutes les études le prouvent. Huit Français sur dix assurent qu’ils seront plus attentifs à leur santé à l’avenir, selon un sondage Odoxa pour franceinfo et le Figaro Santé, publié lundi 8 juin. Une personne interrogée sur cinq s’est mise au sport durant le confinement notamment en pratiquant la course à pied et beaucoup ne vont pas s’arrêter là.
Autre sondage : Asics, marque leader sur le marché (dont l’acronyme reprend la formule latine "Anima Sana In Corpore Sano", en français "un esprit sain dans un corps sain") a interrogé 14 000 personnes dans 12 pays d’Europe. "80% des personnes interrogées en France déclarent que faire de l’exercice régulièrement est important, détaille Arnaud Leroux, directeur marketing chez Asics. 40% assurent qu’elles ont eu une activité sportive plus grande et plus fréquente pendant le confinement qu’avant. Et ce qui est encore plus intéressant, c’est que 72% d’entre elle garderont cette fréquence maintenant que le déconfinement est amorcé." Et ce que toutes les études montrent aussi, c’est que ce phénomène n’est pas prêt de s’essouffler, comme l’espère Arnaud Leroux. "On n’est pas dans une logique de la résolution de la nouvelle année où tout le monde dit 'Dès demain, je m’inscris dans une salle de sport et je reprends le sport'. Et on voit qu’une semaine ou dix jours après, ces choses là retombent."
On a grand espoir qu’il y a bien eu un regain d’activité de la course à pied et c’est un mouvement qui va perdurer.
Arnaud Leroux, Asicsà franceinfo
Jacques Maraîcher a, lui aussi, pu observer ce regain d’intérêt du running. "J’ai vu courir des voisins que je ne voyais jamais d’habitude quand je cours moi-même, explique l’entraîneur historique du Lyon Athlétisme, le plus gros club de la ville. Ils ont repris l’exercice physique et ça leur a permis de remettre le pied à l’étrier." Pour lui maintenant, il faut capitaliser sur ce mouvement. "Il faut surfer sur la vague, il faut attirer dans les clubs tous ces gens qui se sont mis à la course à pied. Il faut leur dire que c’est bien de courir mais il faut qu’ils soient bien conseillés. On a déjà des coups de fil pour des inscriptions à la rentrée de septembre. Je pense que ça va durer. Même s’il n’y a que 50% qui continuent à courir, ça sera toujours ça."
La fédération souhaite d’ailleurs organiser des portes ouvertes dans les clubs en septembre, spécialement consacrées au running. Selon une étude récente du ministère des Sports, la sédentarité et le manque d’activités sportives coûteraient 17 milliards d’euros par an.
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