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France, Belgique, Pays-Bas… Après le Canada, comment le "convoi de la liberté" contre les mesures sanitaires fait tache d'huile

En France, les premiers protestataires sont partis mercredi matin pour atteindre Paris, leur point de rendez-vous, samedi.

Article rédigé par franceinfo
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Un convoi de camions bloque une rue, près du siège du Parlement, à Wellington (Nouvelle-Zélande), le 8 février 2022. (MARTY MELVILLE / AFP)

Jamais le drapeau canadien n'aura autant voyagé. Il est devenu un symbole dans le monde des manifestations contre les mesures sanitaires. En effet, deux semaines après son arrivée dans les rues de la capitale Ottawa, le "convoi de la liberté" est en train de mettre la pagaille ailleurs dans le monde. Une version néo-zélandaise encercle le Parlement à Wellington. En France, des manifestants de tout l'Hexagone se donnent rendez-vous à Paris, samedi 12 février. Franceinfo fait le point sur ce mouvement, initialement composé de camionneurs, qui s'étend.

Au Canada, des camions autour du Parlement d'Ottawa depuis le 29 janvier

Voilà maintenant plus d'une semaine que le centre-ville de la capitale canadienne est paralysé. Le quartier du Parlement est occupé par des centaines de routiers venus de tout le pays. Certains sont partis dès le 22 janvier de Colombie-Britannique, soit 4 300 kilomètres d'ouest en est avalés en une semaine.

Au départ, le "convoi de la liberté", comme se fait appeler le mouvement, a été lancé pour protester contre la décision d'obliger les camionneurs à être vaccinés pour franchir la frontière avec les Etats-Unis. Mais d'autres manifestants ont depuis rejoint le mouvement. Face à une situation qu'il juge "hors de contrôle", le maire d'Ottawa a fini par déclarer l'état d'urgence dans sa ville.

Les protestations se sont étendues à d'autres grandes villes du pays. Parmi elles, Toronto, Vancouver, Winnipeg, Québec… Aussi, le pont Ambassador, voie commerciale vitale entre les voisins nord-américains, qui relie l'Ontario à Detroit, aux Etats-Unis, est lui aussi bloqué par des manifestants.

En France, rendez-vous samedi à Paris

L'initiative canadienne semble aussi avoir donné des idées dans l'Hexagone. Des opposants aux restrictions sanitaires organisent à leur tour un "convoi de la liberté" sur les routes de France. Objectif : "rouler sur Paris", samedi 12 février. Les premiers convois ont pris la route vers la capitale dès mercredi matin. Mieux vaut prévoir du temps, en effet, car il s'agit d'"emprunter le réseau secondaire" et de "rouler entre 50 et 80 km/h".

De nombreuses pages ou groupes Facebook dédiés à l'organisation de ce convoi sont apparues depuis la fin du mois de janvier. La plus importante, intitulée "Le convoi de la liberté", regroupait près de 300 000 membres, mercredi matin. D'autres pages "dissidentes", parfois régionalisées existent aussi. Sur les réseaux sociaux, les internautes s'échangent de nombreuses cartes des trajets.

Contrairement au mouvement en cours à Ottawa (Canada) ou même à Wellington (Nouvelle-Zélande), où des centaines de camions encerclent actuellement des bâtiments officiels, la version française vise la capitale, mais sans lieu précis pour le moment et les routiers sont plutôt minoritaires.

En Belgique, une "convergence européenne", lundi 14 février

Après Paris, Bruxelles ? En tout cas, "ceux qui le souhaitent" peuvent ensuite rejoindre la Belgique pour une "convergence européenne" prévue le lendemain, lundi. Un groupe Facebook "European Freedom Convoy" revendiquait 49 000 membres, mercredi matin.SI l'on en croit les publications sur cette page, des convois pourraient partir d'Autriche, de Hongrie, du Portugal, des Pays-Bas, d'Italie ou encore de Croatie.

Les autorités belges restent vigilantes. "Nous savons qu'il y a un appel dans toutes les capitales européennes à prendre la route vers Bruxelles dimanche soir pour former un convoi, a déclaré une porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles. "Nous communiquerons dans le courant de la semaine sur une éventuelle demande et autorisation de l'action."

Aux Pays-Bas, des convois ici et là

Aux Pays-Bas, c'est loin d'Amsterdam que des convois ont été aperçus. Noord-Holland, Flevoland, Limburg, Overijssel, Leeuwarden... La chaîne de télé et de radio Omrop Fryslâan (en néerlandais) rapportait, dimanche 30 janvier, qu'environ 25 camions, des dizaines de voitures et plusieurs tracteurs s'étaient rassemblés à Leeuwarden. L'association du secteur, Transport and Logistics Netherlands (TLN), assure qu'elle n'est "pas impliquée".

En Allemagne aussi

Aucune action d'envergure, à ce jour, dans les rues de Berlin, mais des convois ailleurs dans le pays. Par exemple à Schwerin, explique le Schweriner Volkszeitung (lien en allemand) qui note tout de même que "les chaînes Telegram appellent à un convoi de la liberté" vers la capitale pour les jours à venir.

En Angleterre, une action coup de poing devant Westminster

En Angleterre, le UK Freedom Convoy s'est regroupé à Westminster, lundi 7 février, en soutien aux camionneurs canadiens, selon la Britain's News Channel (lien en anglais).

En Nouvelle-Zélande, des camions autour du parlement de Wellington depuis le 8 février

En Nouvelle-Zélande, un convoi de camions et de camping-cars a bloqué, mardi, le quartier du parlement dans la capitale, Wellington. Dans le cortège, plusieurs drapeaux canadiens ont été aperçus. Des centaines de véhicules, sur lesquels étaient affichés des messages tels que "rendez-nous notre liberté" et "la coercition n'est pas un consentement", se sont garés dans les rues. Des centaines d'autres ont roulé à travers le centre-ville en klaxonnant.

Un convoi de camions bloque une rue, près du Parlement, à Wellington (Nouvelle-Zélande), le 8 février 2022.
 (MARTY MELVILLE / AFP)

En Australie, des actions en cours à Canberra

En Australie, plusieurs centaines de manifestants se sont dans un premier temps réunies dans la capitale, Canberra, lundi 31 janvier. Ils ont remis le couvert samedi, selon le Canberra Times (lien en anglais), où "au moins 1 000 personnes" se sont rassemblées près du Parlement. Elles n'ont pas l'intention de bouger et les autorités craignent des violences, selon le Washington Post (lien en anglais). Les organisateurs ont appelé cinq millions d'Australiens à converger vers la capitale.

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