Fermeture des piscines, hausse du budget de la justice... Huit séquences à retenir de l'interview de Jean Castex dans "Vous avez la parole"
En pleine reprise de l'épidémie de Covid-19, le chef du gouvernement a fait plusieurs annonces lors de son passage, jeudi soir, dans l'émission politique de France 2.
Alors que l'épidémie de coronavirus repart à la hausse, le Premier ministre Jean Castex était l'invité jeudi 24 septembre de l'émission "Vous avez la parole" sur France 2. Parmi les principaux thèmes évoqués avec ses interlocuteurs : la pandémie, la crise économique et l'insécurité. "On ne joue pas avec une épidémie", a-t-il proclamé pour justifier l'ampleur des restrictions décidées la veille dans les zones jugées à risque comme Marseille. Il a aussi annoncé une hausse de 8% du budget de la sécurité pour lutter contre l'insécurité. Voilà ce qu'il faut retenir de son intervention.
1Covid-19 : "On ne joue pas avec une épidémie"
"Nous avons décidé de prendre des mesures plus dures. C'est une course contre la montre pour éviter d'arriver à des situations qui ont été connues au printemps dernier", a dit le Premier ministre pour justifier les nouvelles restrictions prises par le gouvernement pour freiner l'épidémie de Covid-19, notamment dans la métropole d'Aix-Marseille.
"On ne joue pas avec une épidémie", a-t-il mis en garde, en appelant à "la responsabilité" qui est "nécessairement collective" face au virus. "Ce que je ne veux pas, c'est qu'on revienne au mois de mars", c'est-à-dire au confinement du pays, a-t-il ajouté. A propos de Marseille, il a souligné, en montrant un graphique prévoyant la hausse des cas de réanimation, que l'objectif du gouvernement est simple : il s'agit d'"éviter la saturation de nos établissements hospitaliers".
2Aux seniors : "Mon seul objectif c'est de vous protéger"
Présidente de l'association l'Ecole des grands-parents européens, Armelle Le Bigot-Macaux a demandé au Premier ministre de prendre en compte la voix des seniors dans la mise en place des restrictions. "Qu'est-ce qui se passe dans la tête des politiques pour nous placardiser [les plus de 65 ans]", a-t-elle lancé au Premier ministre. "Je sais parfaitement le rôle que jouent les grands-parents, il est absolument indispensable. Mon seul objectif, c'est de vous protéger", lui a répondu Jean Castex.
3Les piscines "qui sont couvertes" vont devoir fermer dans les zones rouges
Dans les zone d'alerte renforcée et les zones d'alerte maximale, le Premier ministre a annoncé une restriction supplémentaire : les piscines couvertes (mais pas celles en extérieur) vont fermer. Dans ces zones, la décision avait déjà été prise de fermer les salles de sport, les gymnases, les salles des fêtes ou encore les salles polyvalentes.
4Roland-Garros : "Nous appliquerons les mêmes règles qu'ailleurs"
Le chef du gouvernement a également fait savoir que la jauge serait de 1 000 personnes maximum sur site pour le tournoi de tennis de Roland-Garros, spectateurs et accrédités compris. "Nous appliquerons à Roland-Garros les mêmes règles qu'ailleurs", a-t-il martelé. En effet, la jauge maximale des rassemblements a été ramenée mercredi à 1 000 personnes en zone d'alerte renforcée, et donc à Paris, où se déroule la compétition.
Cette limite signifie concrètement le huis clos pour le tournoi du Grand Chelem, puisque si on additionne les joueurs, les personnels et les journalistes, on dépasse ce chiffre. Mais les services du Premier ministre ont ensuite précisé à l'AFP que les personnes accréditées (organisateurs, joueurs, staff, journalistes, etc.), "soumises à un protocole spécifique", n'étaient pas comptabilisées parmi le millier de personnes autorisées par jour.
5Bars et restaurants fermés à Marseille : "Nous allons indemniser les pertes"
Les bars et les restaurants contraints de fermer à Marseille vont bénéficier d'aides. "Nous allons indemniser les pertes que vous allez subir", a affirmé Jean Castex à la restauratrice marseillaise qui l'interpellait à ce sujet. Le Premier ministre a d'abord rappelé qu'elle pouvait recourir au "chômage partiel" (totalement pris en charge dans ce cas-là). Ensuite, a-t-il énuméré, "nous avons décidé d'exonérer vos charges sociales correspondant à la période où vous serez fermée". Enfin, il a annoncé que l'aide prévue par le Fonds de solidarité pour les entreprises pourrait "être portée jusqu' à hauteur de 10 000 euros pendant la période où vous serez fermée", pour couvrir "les charges fixes".
6Bridgestone : "On ne vous laissera pas tomber"
"La partie va être compliquée. Mais tout ce que nous pourrons faire, nous le ferons. (...) On ne vous laissera pas tomber", a promis le chef du gouvernement à deux salariés de l'usine Bridgestone de Béthune. Le groupe japonais de pneus a annoncé qu'il voulait fermer cette unité de production, qui emploie 863 personnes dans le Pas-de-Calais.
7StopCovid : "Je ne l'ai pas téléchargée"
Jean Castex a reconnu ne pas avoir téléchargé l'application StopCovid mise au point par le gouvernement pour lutter contre l'épidémie. "StopCovid, c'est intéressant quand vous allez dans le métro, hélas je n'y vais plus depuis longtemps", a-t-il déclaré. Sortie en juin, StopCovid doit permettre à ses utilisateurs d'être prévenus s'ils ont croisé récemment, à moins d'un mètre et pendant plus de 15 minutes, un autre utilisateur contaminé par le coronavirus.
Il n'est pas le seul au gouvernement : interrogés, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti et la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa ont reconnu qu'eux non plus n'avaient pas téléchargé l'application, contrairement aux autres ministres dans le public.
8Insécurité : "Nous allons augmenter le budget de la justice de 8%"
"C'est du jamais-vu", a assuré le Premier ministre. Jean Castex a annoncé au cours de l'émission que le budget de la justice allait augmenter de 8% en 2021. Il a fait cette annonce alors qu'il avait été interpellé par Patricia Perez, la mère d'Adrien Perez, mortellement poignardé en 2018 au cours d'une rixe à la sortie d'une discothèque. Cette hausse sera intégrée à la loi de finances de 2021 qui sera présentée lundi 28 septembre. Il a aussi affirmé qu'"il y aura, sous le quinquennat de Macron, 10 000 policiers de plus". "Nous allons créer des juges pénaux de proximité, a complété le Premier ministre. Leur mission : que les petits délits, et les délits dits contraventionnels, soient effectivement et réellement sanctionnés."
Interpellé, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a également pris la parole : "La justice n'intervient que quand elle a les premières alertes, auprès des mineurs par exemple. Et elle met en place de la prévention. Ou elle intervient quand un mineur est passé à l'acte. Elle n'intervient pas avant." Puis, s'adressant au maire Les Républicains de Cannes David Lisnard : "Quand votre parti était au pouvoir, ils ont viré 12 500 policiers. Qu'on ne nous parle pas de sécurité. Assumez ce que vous avez fait, Monsieur."
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