Déconfinement : ruée sur les gîtes et chambres d’hôtes en Ile-de-France
Après deux mois de vie confinée, en appartement pour beaucoup de citadins, les loueurs de gîtes et de chambres d'hôtes en Ile-de-France connaissent un boom de leurs réservations, au week-end, mais aussi à la semaine.
A partir de lundi 11 mai, les Français vont pouvoir sortir de chez eux et même se déplacer dans un rayon de 100 km, à vol d'oiseau, autour de leur domicile sans avoir besoin d'attestation dérogatoire, même s'il faudra pouvoir quand même justifier de son lieu de résidence principale. Pour tous ceux qui sont restés plusieurs semaines en appartement, notamment dans les grandes villes, comme à Paris, c’est la ruée sur les chambres d’hôtes et les gîtes qui rouvrent notamment dans tous les départements de la région Ile-de-France.
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Depuis quelques jours, Olivier Segeric a vu la différence. Des appels incessants pour ses deux chalets, deux gîtes installés dans les Yvelines en lisière de forêt de Rambouillet. Ils sont complets jusqu’en juillet et même pendant la semaine, à la différence de d’habitude. "Comme beaucoup de gens peuvent faire du télétravail, puisque c'est encouragé, je pense qu'il y en a pas mal qui viennent s'aérer, prendre le vert, avec leur ordinateur portable et quelques dossiers", explique-t-il.
Ils (les clients) peuvent allier l'utile à l'agréable, travailler une demi-journée et se balader une demi-journée.
Olivier Segeric, propriétaire de gîtes dans les Yvelinesà franceinfo
Dans l’Essonne, ambiance plus familiale aux cabanes de la Tour. Deux petites maisons installées à 8 mètres dans les arbres. On y arrive par une échelle de meunier ou par un pont suspendu. De quoi faire rêver les enfants après les cauchemars de son propriétaire Didier Villepoux. "Comme tout le monde, on se posait des questions sur la réouverture : est-ce que les gens vont venir, est-ce qu'ils vont avoir peur de se déplacer ?...", explique-t-il, avant de constater avec soulagement que les clients "sont au rendez-vous".
L'esprit chambre d’hôtes risque d'en prendre un coup
En Seine-et-Marne, Nathalie Camara est un petit peu plus prudente. Même si la clientèle se signale au P'tit Angelus, chambres d’hôtes à Barbizon, il y a encore de la frilosité dans l’air. "On voit des demandes pour le dernier week-end (de mai). Je pense qu'après les gens vont prendre un peu d'assurance", espère-t-elle.
Un délai supplémentaire pour Nathalie Camara aussi, qui doit réadapter ses protocoles : plus de petits déjeuners à la grande table collective, un contact plus distant aussi avec les clients. Tout le contraire de l’esprit chambre d’hôtes, estime-t-elle. "On est le petit maillon souple, c'est facile de venir en maison d'hôtes, c'est facile de demander des choses qu'on n'aura pas en hôtellerie, explique-t-elle. Et là, quelque part, on va devenir dur, on va devoir mettre des rigueurs, est-ce que ça va plaire ?..."
Si la maison d'hôte devient contraignante, je ne sais pas où ils vont aller les gens. Ils vont vouloir être libres.
Nathalie Camara, propriétaire de chambres d'hôtes à Barbizonà franceinfo
Ça sera tout l’enjeu ces prochaines semaines : trouver l’articulation entre la gymnastique des gestes barrières et cette détente bien méritée pour ceux qui auront passé deux mois enfermés.
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