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Covid-19 : "Toute l'Europe et les pays voisins, y compris la France, doivent se préparer", selon un journaliste italien

Le correspondant en France pour "La Stampa" Paolo Levi estime que l'Italie gère très bien la crise liée au coronavirus Covid-19, que le pays a été "à l'avant-garde" par rapport aux autres.

Article rédigé par franceinfo
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Des touristes portant des masques sur la place Saint-Marc, à Venise en Italie, le 24 février 2020. (ANDREA PATTARO / AFP)

"Malheureusement, c'est comme le nuage de Tchernobyl, ce virus n'a pas de frontières. Toute l'Europe et les pays voisins doivent se préparer" à la propagation de l'épidémie de coronavirus Covid-19, a estimé sur franceinfo mercredi 26 février Paolo Levi, journaliste italien et correspondant en France pour l'agence de presse Ansa et le quotidien La Stampa.

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Le virus s'est développé en Italie avec plus de 300 personnes touchées et dix décès, uniquement des personnes âgées et atteintes précédemment de maladies graves. Pour Paolo Levi, l'Italie a été "très rigoureuse", voire "à l'avant-garde" dans sa gestion de la crise sanitaire.

franceinfo : Comment les Italiens vivent-ils cette situation ?

Paolo Levi : C'est une situation complètement inédite. C'est peut-être la première épidémie qu'on vit ici aux temps modernes et donc c'est quelque chose d'assez énorme. Dans les prochains jours et les prochaines semaines, et peut-être même des prochains mois, en tout cas jusqu'à l'été au moins, il faudra vivre avec. Toute l'Europe et les pays voisins, y compris la France, doivent se préparer à quelque chose de très semblable.

Malheureusement, c'est comme le nuage de Tchernobyl, ce virus n'a pas de frontières. On a beau vouloir les fermer les frontières, je crains que l'on soit très rapidement dans la même situation en France aussi. Ce n'est pas en fermant la frontière qu'on fermera le virus. La chose rassurante, c'est que dans l'immense majorité des cas, ce virus n'est absolument pas létal dans 95% des cas. C'est juste une grippe.

Comment est vécue la gestion de la crise par le gouvernement italien ?

Ce n'est pas facile, il y a eu certainement des défaillances. Ce patient numéro 1 qui est arrivé à l'hôpital de Codornio ne devait pas y aller. On risque d'aller infecter des patients vulnérables. Et ça, ça a eu l'effet d'une bombe en Lombardie. La Lombardie était la région la plus performante d'un point de vue sanitaire, donc on ne peut même pas trop prévoir ce genre de chose. Ce patient numéro 1, ça a été malheureusement la poisse qui a fait en sorte qu'ensuite ce virus a explosé dans la région de la Lombardie.

Y a-t-il des critiques de la part des oppositions italiennes ?

Non, parce que l'Italie a été vraiment très, très rigoureuse. Elle a pris extrêmement au sérieux cette menace. Tous les vols depuis la Chine avaient été bloqués. Moi-même, j'ai voyagé il y a une semaine, de Paris à Venise. Quand je suis descendu de l'avion à Venise, il y avait un mur de personnel médical qui nous ont vérifiés un par un, pour voir si on n'avait pas de fièvre, ils nous ont donné des petits livrets d'information pour nous dire tout ce qu'il fallait faire.

L'Italie, paradoxalement, cette fois-ci, on ne peut pas la taxer d'avoir été fainéante, mais peut-être d'avoir été à l'avant-garde par rapport à tous les autres. En Italie, aujourd'hui ont été réalisés plus ou moins 6 000 ou 7 000 tests pour détecter l'infection. En France, on en était à 475 au 23 février.

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