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Covid-19 : qu'est-ce que la méthode du traçage inversé qui permettrait d'identifier les foyers de contamination ?

En France, il existe un dispositif chargé d'identifier les cas contacts des personnes infectées par le coronavirus. Mais le traçage inversé pourrait être plus efficace afin de casser les chaînes de contamination.

Article rédigé par Solenne Le Hen - Edité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Une infirmière du service des urgences de l'hôpital Saint-André de Bordeaux fait la démonstration d'un test antigénique, le 20 octobre 2020. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

La stratégie de traçage des cas contacts ("contact tracing"), mise en place depuis le déconfinement pour casser les chaînes de transmission du Covid-19, serait-elle la meilleure stratégie à adopter ? En tout cas, cette méthode pourrait évoluer si l'on compare à d'autres pays qui pratiquent le traçage inversé.

Traçage "à la japonaise"

Exemple au Japon. Là-bas, prévenir les cas contacts, c'est nécessaire, mais souvent, cela concerne des proches qui sont déjà au courant de la situation, comme le conjoint du malade, ses enfants, ses parents, ses collègues... Or, en remontant le fil, en découvrant qui il a été contaminé, on peut remonter jusqu'à ces fameux "clusters" ou foyers de cas, car certains chercheurs estiment que de nombreuses contaminations sont l'oeuvre involontaire de ceux qu'on surnomme les ''super contaminateurs''. On se souvient, au début de l'épidémie en France, au mois de février, un homme de nationalité britannique, qui avait séjourné dans le chalet des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie), avait contaminé onze personnes.

Cette méthode du traçage inversé permettrait aussi d'identifier les zones où l'on se contamine. Les épidémiologistes ont identifié les abattoirs, les chorales, mais un doute subsiste toujours sur la propagation du virus dans les transports en commun, dans les bars ou dans les restaurants.

Une méthode déjà expérimentée en France

Le traçage inversé a déjà été utilisé chez nous. En février dernier dans l'Oise, les autorités de santé ont cherché à déterminer la ou les personnes à l'origine de la contamination de deux cas positifs au coronavirus qui n'avaient pas voyagé dans une zone à risque. Mais pourquoi ne le fait-on plus ? Parce que retrouver qui a contaminé une personne, c'est extrêmement long, fastidieux. Est ce que c'était dans le métro, à la cantine, chez le coiffeur ? Souvent, on ne le sait pas. D'ailleurs, dans l'Oise, l'identité du patient zéro n'a pas été totalement tranchée. Cette méthode du traçage inversé, c'est comme une enquête policière : un travail de fourmi. En pleine épidémie, il n'est pas certain que les épidémiologistes aient le temps nécessaire pour cela.

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