Covid-19 : après deux semaines de confinement national, où en sont les chiffres des contaminations et des hospitalisations ?
"Il semble qu'on soit sur un plateau haut, pas vraiment une baisse notable", commente Dominique Costagliola, épidémiologiste et directrice de recherches à l'Inserm.
"Il faut entre sept et dix jours pour qu'on puisse mesurer l'efficacité" des restrictions sanitaires, a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran. Alors que le confinement a été étendu à toute la France métropolitaine le 3 avril dernier, où en sont les indicateurs, deux semaines plus tard ? "Il semble qu'on soit sur un plateau haut, pas vraiment une baisse notable", constate Dominique Costagliola, épidémiologiste et directrice de recherches à l'Inserm, invitée de France Inter, lundi 19 avril.
Le nombre de nouveaux cas est délicat à interpréter
Selon le bulletin du dimanche 18 avril de Santé publique France, 29 344 nouveaux cas ont été déclarés sur les dernières 24 heures, soit 32 978 cas par jour en moyenne sur les sept derniers jours. Un chiffre en baisse, si l'on observe la courbe du nombre de nouveaux cas déclarés depuis le mercredi 14 avril.
Guillaume Rozier, fondateur de CovidTracker, invite toutefois à la prudence : "On observe une forte baisse de dépistage. Donc le taux de positivité (proportion des tests qui sont positifs) a augmenté. Difficile de dire quelle part de la baisse des cas est due à la baisse de dépistage et quelle part est due à une baisse épidémique", écrit-il sur Twitter.
Attention cependant, on observe une forte baisse de dépistage pic.twitter.com/ioYq9oP0a8
— GRZ (@GuillaumeRozier) April 18, 2021
Des réserves que partage l'épidémiologiste Dominique Costagliola : "On n'a pas vu une baisse nette du nombre de cas, mais un plateau haut alors qu'on teste moins", a-t-elle déclaré sur France Inter. "Je ne crois pas qu'on puisse extrapoler une baisse quelconque, d'autant moins que les écoles primaires vont reprendre à partir du 26, et les collèges et lycées la semaine suivante. Je ne vois pas comment on peut espérer une baisse massive d'ici fin mai, compte tenu de ce qu'on a vu jusque-là de l'effet des mesures."
Les hospitalisations baissent très légèrement
Santé publique France recensait 1 111 nouvelles hospitalisations en 24 heures, dimanche, portant la moyenne des sept derniers jours à 1 919 nouvelles hospitalisations quotidiennes. Là encore, cet indicateur marque une légère baisse depuis quelques jours. Reste à savoir si ce ralentissement des entrées à l'hôpital va se poursuivre, et à quel rythme.
"Ça n'accélère plus, mais c'est à un niveau très très haut. Quand on a un niveau aussi haut, le problème ce n'est pas tellement le pic, c'est à quel moment on va redescendre à un niveau acceptable, en particulier pour le fonctionnement des hôpitaux et la prise en charge des patients qui n'ont pas la Covid", explique à franceinfo Renaud Piarroux, épidémiologiste et chef du service de parasitologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Le nombre de patients en réanimation stagne
Dans les services de réanimations, le nombre de patients semble se stabiliser autour de 5 800 à la date du 18 avril, en France métropolitaine. La courbe forme un plateau depuis une semaine, ce qui peut paraître surprenant, car l'effet sur la courbe des réanimations est censé intervenir plusieurs jours après une évolution (à la hausse ou à la baisse) de celle des hospitalisations.
Ce début de plateau se situe en outre à un niveau très haut, bien plus élevé que le pic observé lors de la deuxième vague de l'épidémie.
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