Coronavirus : "une brasserie sur trois est en grand danger", estime le président du syndicat des brasseurs indépendants
"Sept brasseurs sur dix vont perdre plus de la moitié de leurs ventes en 2020", a aussi déclaré Jean-François Drouin, le président du syndicat national des brasseurs indépendants, mercredi sur France Bleu dans le Grand Est.
Les brasseurs français ont annoncé qu'ils allaient détruire au moins 10 millions de litres de bière non consommée à temps à cause du confinement. Tout comme les secteurs de la restauration ou de l'hôtellerie, les brasseurs sont touchés de plein fouet par la crise du coronavirus. Ils ont été contraints d'arrêter leur activité et ce qui les plonge dans de grandes difficultés, a déploré Jean-François Drouin, le président du syndicat national des brasseurs indépendants, mercredi 6 mai sur France Bleu dans le Grand Est. "On estime à peu près qu’une brasserie sur trois est en grand danger" et que "sept brasseurs sur dix vont perdre plus de la moitié de leurs ventes en 2020", a-t-il déclaré. Selon le syndicat, les enseignes "sont en train de subir une perte de 80 à 100% de leur chiffre d'affaires" en raison de l'épidémie de coronavirus et du confinement.
"On vit vraiment un drame"
"Les grands groupes sont moins impactés mais nous, les petits brasseurs indépendants, c’est-à-dire ceux qui produisent des petites quantités de bière partout sur le territoire, on est extrêmement impactés", explique-t-il, "on vit vraiment un drame. Il n’y a plus d’argent qui rentre dans les brasseries. C’est très compliqué".
Selon Jean-François Drouin, les brasseurs indépendants sont "très impactés parce que nos clients sont administrativement fermés, les festivals, les concerts, les bars, les cafés, les restaurants, le tourisme, les marchés, etc. On souffre énormément, indirectement, de la fermeture de nos clients et notamment des CHR [cafés-hôtels-restaurants], de l’hôtellerie". Certains font de la vente à emporter et de la livraison, mais "ce n'est pas un système très viable".
Appel à l'aide
"On a des gens qui essaient de faire au mieux pour nous soutenir, pour continuer à venir dans nos brasseries sous forme de 'drive'. Mais le produit bière artisanale et indépendante n'est pas considéré par le citoyen, et ça peut se comprendre, comme un produit de première nécessité. […] On s'apprête aujourd'hui, au niveau national, à lancer une communication envers ces consommateurs, de façon à les sensibiliser dès que ce sera à nouveau possible, à retourner chez leur brasseurs artisans pour les soutenir parce que franchement, on a très peur", confie le président du syndicat national des brasseurs indépendants.
Le syndicat demande que les brasseries puissent intégrer le dispositif spécial annoncé pour les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration, du tourisme et de l'événementiel, le prolongement du chômage partiel et du fonds de solidarité, l'élargissement du fonds aux entreprises jusqu'à 20 salariés, et l'exonération totale des charges, "cela nous donnerait une bouffée d'oxygène".
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