Coronavirus : face au chômage partiel, tous les Français ne sont pas égaux
Seul 29% des actifs se rendent encore quotidiennement au travail pendant le confinement, indique une enquête Odoxa-CGI pour franceinfo et France Bleu. Et près de la moitié des actifs ne travaillent plus, ou quasiment plus. Mais parmi eux, les situations sont bien différentes.
C’est un chiffre qui en dit long sur l’activité économique en France : seul 29% des actifs se rendent encore quotidiennement au travail pendant le confinement. C’est ce qui ressort d’une enquête* Odoxa-CGI pour franceinfo et France Bleu. Cette étude relève également que 51% des actifs ne travaillent plus ou quasiment plus. C’est le cas des 5 millions de Français au chômage partiel, faute d’activité́ suffisante de leur entreprise et où le télétravail n'est pas possible. Et tous les salariés au chômage partiel ne se retrouvent pas dans la même situation.
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Déjà, il y a ceux qui vont toucher 100% de leur salaire, qu'ils soient payés au smic ou qu'ils travaillent dans des entreprises généreuses. C’est le cas de Sébastien, informaticien pour Plasson France, une entreprise qui fabrique des raccords plastiques. "C'est un très beau geste. Ce n'est pas le cas pour toutes les sociétés, on est très chanceux."
En effet la majorité des entreprises choisissent de verser une indemnité égale à 84% du salaire net. Elles seront remboursées plus tard par l’État. C’est le choix qu’a fait la société Liebherr, une entreprise qui fabrique des engins de chantier. Romain y est mécanicien monteur. "Pourquoi pas 84% et pas 85%, ou bien 90% ? Je ne sais pas, mais je trouve que c'est quelque chose qui est relativement bon pour les employés comme pour les employeurs. Pour moi, c'est correct".
Le temps devient long
L’autre différence concerne l’activité : Romain ne travaille plus du tout depuis plus d’un mois, mais Sébastien, lui, est à la fois au chômage partiel et en télétravail. "C'est vrai que garder une activité, même si elle est réduite, ça occupe bien les journées et ça évite de ruminer ou de tourner en rond."
Car pour ceux qui ne travaillent pas du tout, le temps devient long. Florent est employé par une petite entreprise qui vend des pièces automobiles près d’Avignon (Vaucluse). Il est au chômage partiel depuis le 17 mars. "À mon avis, il y a beaucoup de personnes, c'est mon cas, qui ont hâte de reprendre le travail car le côté confinement ça pèse un peu".
C'est la première fois de ma vie que je dis que j'ai hâte de reprendre le travail.
Florent, employé au chômage partielà franceinfo
Désormais, c’est le futur qui pose question. "On a quand même une inquiétude sur le long terme car on ne sait pas du tout où on va, confie Florent. Mon employeur est assez transparent sur les chiffres. Il m'a dit que ça va être difficile sur l'avenir, aussi bien sur les primes, pour l'avenir de l'entreprise... Ça va être compliqué."
Pour Romain en revanche, cette question ne se pose pas. Son entreprise a un carnet de commandes plein à craquer. "Je vais devoir faire des heures supplémentaires, ça veut dire que l'argent que j'aurais perdu sur mon chômage partiel, je vais le récupérer assez rapidement grâce aux heures supplémentaires." Car les entreprises pensent déjà à l’après. Dans la société de Romain, les salariés doivent reprendre le travail le lundi 20 avril.
*Enquête Odoxa-CGI pour franceinfo et France Bleu réalisée par internet en plein cœur de l’épidémie, entre le 25 et le 30 mars 2020, auprès d’un échantillon de 3 004 Français représentatif de la population, âgés d'au moins 18 ans.
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