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Coronavirus en Afrique : "Si l'on n'est pas capable de l'effacer de chaque pays, il nous reviendra forcément", avance Najat Vallaud-Belkacem

La directrice France de l'ONG One insiste sur le fait que la plupart des pays africains n'ont pas les moyens de faire face à la crise sanitaire et regrette que le G20 n'ait pas adopté "une réelle annulation des dettes".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Najat Vallaud-Belkacem, le 6 décembre 2018. (MICHEL HOUET / MAXPPP)

La crise sanitaire actuelle "affecte malheureusement tous les pays du monde", ce qui nécessite "une réponse globale", assure jeudi 23 avril sur France Inter Najat Vallaud-Belkacem, directrice France de l'ONG One, qui lutte contre l'extrême pauvreté notamment en Afrique. "Ce virus, contagieux comme il est, si l'on n'est pas capable de tout faire pour l'effacer de chaque pays, il nous reviendra forcément" , affirme l'ancienne ministre. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est alarmée le 17 avril de la progression rapide de l'épidémie de coronavirus en Afrique mais estimait qu'à ce stade, elle pouvait encore être contenue.

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L'Afrique est particulièrement fragile puisqu'elle compte les pays les plus pauvres sur son territoire où la moitié de la population vit avec moins d'1 euro 70 par jour. "Ces pays ne sont pas prêts à faire face aux besoins de gestion de cette crise, en termes de système de soins et de protection de la population", explique Najat Vallaud-Belkacem, qui craint "à la fois pour la santé de la population" mais aussi "des épidémies de famine" : "le Plan alimentaire mondial nous annonce 250 millions de personnes dans le monde qui seraient touchées par une famine". Dans ces conditions, Najat Vallaud-Belkacem regrette que le G20 n'ait pas adopté "une réelle annulation des dettes des pays les plus pauvres". Et de citer en exemple "le Ghana [qui] par exemple consacre 11 fois plus d'argent au remboursement de sa dette qu'à son système de santé". "Comment voulez-vous gérer la crise Covid-19 dans ces conditions ?", interroge l'ex-ministre qui réclame qu'on fournisse "des liquidités, de l'argent, à ces gouvernements pour qu'ils puissent y faire face".

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