Coronavirus Covid-19 : on vous explique pourquoi les deux morts en Italie inquiètent autant
L'Italie est le premier pays européen à enregistrer des cas mortels de coronavirus parmi ses ressortissants. Les autorités ont mis en place des mesures fortes destinées à contenir la contagion.
L'inquiétude monte en Italie après la mort, à quelques heures d'intervalle, de deux patients atteints par le coronavirus Covid-19. La première victime, un retraité de 78 ans, a succombé au virus en Vénétie, vendredi 21 février. La deuxième, une femme septuagénaire, est morte en Lombardie, dans la nuit de vendredi à samedi.
>> Coronavirus Covid-19 : suivez les dernières informations dans notre direct
L'Italie est le premier pays européen à enregistrer des cas mortels de coronavirus parmi ses ressortissants. Franceinfo vous explique pourquoi les autorités italiennes prennent l'affaire très au sérieux.
Parce que le nombre de cas ne cesse de grimper
Dans un bilan fourni dimanche midi, l'Italie annonce désormais compter plus d'une centaine de cas de contamination au coronavirus Covid-19. Au moins 89 ont été recensés en Lombardie, autour de Codogno, à une soixantaine de kilomètres de Milan. Les autres en Vénétie, la région voisine. Ils s'ajoutent à trois premiers cas soignés à Rome, selon la télévision Sky Italia, parmi lesquels deux touristes chinois placés un temps en soins intensifs mais dont l'état s'est nettement amélioré ces derniers jours.
Environ 250 personnes, dont 70 médecins et aide-soignants, ont été placées à l'isolement, le temps de les soumettre à des tests, après avoir été en contact avec les cas de Lombardie. Par ailleurs, un Italien contaminé par le nouveau coronavirus et qui se trouvait sur le bateau de croisière Diamond Princess au Japon a été rapatrié samedi matin avec une trentaine de passagers italiens qui ont été placés en quarantaine.
Parce que des mesures drastiques ont été prises
Cette vague soudaine de contaminations a contraint les autorités italiennes à prendre des mesures drastiques de semi-confinement pour une semaine dans une dizaine de villes de Lombardie. Les 50 000 habitants de la zone sont appelés à rester chez eux autant que possible, et à éviter les lieux clos. Les écoles, les administrations et les bars ont été fermés. La mesure touche aussi les bibliothèques, les mairies, de nombreux magasins. Même les défilés de carnaval ont été annulés. Un drone a filmé les rues fantômes de Codogno, une ville de 15 000 habitants, vendredi soir.
Les écoles étaient fermées aussi samedi dans la grande ville de Cremona. Des trains ont été stoppés en gare de Milan et Lecce, dans les Pouilles, vendredi soir le temps de faire descendre des passagers présentant des symptômes grippaux. Le chef du gouvernement Giuseppe Conte a convoqué une réunion spéciale samedi avec la protection civile, soulignant que l'exécutif envisageait de prendre d'autres "mesures extraordinaires".
Parce que l'origine de la contagion n'est pas certaine
Un foyer semble avoir été identifié à Codogno, à une soixantaine de kilomètres de Milan, en Lombardie. Le premier cas découvert dans cette ville, un Italien chercheur chez Unilever, est hospitalisé en soins intensifs dans un état grave. Son épouse enceinte de huit mois, un ami et trois personnes âgées qui fréquentaient le bar du père de cet ami font partie des personnes contaminées.
Les autorités sanitaires n'ont pas identifié avec certitude la personne à l'origine de la contagion, mais ce pourrait être un Italien rentré de Chine en janvier qui aurait dîné à plusieurs reprises avec le chercheur. La septuagénaire morte dans la nuit de vendredi à samedi habitait à Casalpusterlengo, non loin de Codogno.
En Vénétie, Adriano Trevisan, mort vendredi alors qu'il était soigné à Padoue, n'a en revanche pas été en contact avec un malade connu et ce maçon à la retraite n'avait jamais mis les pieds en Chine. Il avait été hospitalisé il y a une dizaine de jours pour d'autres affections, avant d'être testé positif au nouveau coronavirus. C'est le cas également de la femme décédée à Codogno.
Parce que l'OMS s'alarme aussi
Si la crainte saisit l'Europe, c'est aussi parce que l'Organisation mondiale de la santé s'inquiète de la difficulté à enrayer la propagation du virus. Le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a tiré la sonnette d'alarme vendredi à Genève. "Nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l'épidémie", a-t-il estimé, mais la "fenêtre de tir se rétrécit". Il a ainsi déploré le manque de soutien financier international.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.