Coronavirus : "Commencer à parler du déconfinement est une plaisanterie du 1er avril" pour Attali
Jacques Attali, essayiste et économiste, qui avait envisagé une crise sanitaire dans son livre publié en 2009 "La crise, et après ?", commente la pandémie de Covid-19 dans le 23h de franceinfo, mercredi 1er avril.
Jacques Attali "trouve insensé qu’on parle maintenant du déconfinement. Si on suit le modèle chinois, on sera déconfiné fin mai. Commencer à parler du déconfinement aux Français maintenant est une plaisanterie du 1er avril. C’est comme ça que les gens vont commencer à sortir et ne plus prendre cette épidémie de coronavirus au sérieux".
"On voit bien qu’on n’a pas consacré assez d’efforts aux hôpitaux. La santé devrait être la première industrie du monde", déplore l'économiste. "Il y a une idéologie qui consiste à penser que les secteurs de la santé, de la culture, de l’éducation, de la recherche et de l’innovation sont des secteurs qui coûtent et pas des secteurs qui rapportent. Cette crise montre que c’est faux. Quand les dépenses de santé augmentent, si l’espérance de vie et la qualité de vie augmente, c’est une bonne nouvelle".
"Nouveau modèle de développement plus juste et utile"
"Il est vraisemblable qu’on va l’oublier après cette crise et retourner à nos errements. Mais si on veut bien y penser, on créera un nouveau modèle de développement beaucoup plus juste et plus utile", souhaite l'écrivain, qui prône "une société altruiste et empathique. Il voit dans cette crise "l'occasion de prendre conscience qu’il faut financer plus l’industrie de la vie : hygiène, sécurité, santé, alimentation, culture...".
Jacques Attali souligne qu'il y a "un grand nombre de secteurs qui ne vont pas se relever avant longtemps : la restauration, le tourisme, l’industrie du spectacle...".
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