Contaminations sur le “Charles-de-Gaulle” : l’armée mise en cause
Les contaminations au Covid-19 sur le porte-avions “Charles-de-Gaulle” soulèvent des interrogations. Sont-elles liés aux conditions de vie à bord ? Comment l’armée a-t-elle protégé ses hommes ? Pourquoi se retrouve-t-elle mise en cause ?
Le navire amiral de la Marine contaminé, des centaines de marins infectés par le coronavirus et de nombreuses questions. D’abord, pourquoi une telle contamination ? Si l’origine reste encore inconnue, jeudi 16 avril, la propagation rapide du virus pourrait être liée à la promiscuité sur le porte-avions. Haut comme un immeuble de 25 étages, il abrite jusqu’à 1 700 marins, des dortoirs pouvant contenir jusqu’à 24 matelots et des salles de restauration souvent bondées. Difficile dans ces conditions de respecter la distanciation sociale. À bord, la crise sanitaire a-t-elle été prise à la légère ? Lors de l’escale à Brest (Finistère) du 13 au 16 mars, à la veille du confinement général en France, alors que l’épidémie sévit déjà, des marins ont été autorisés à voir leurs familles à terre. Des mesures ont ensuite été prises : port du masque obligatoire, interdiction des rassemblements… Mais au bout de 15 jours, ces directives auraient été allégées. Selon les informations de France 2, un concert de rock a même eu lieu à bord, devant plusieurs centaines de membres d’équipage.
“L’armée a joué avec nos vies”
Alors l’armée est-elle mise en cause ? Des familles et plusieurs marins accusent : “L’armée a joué avec nos vies (...). Nous aurions dû rester à Brest… Tout ça manque de transparence.” Certains jugent aussi que la communication de la grande muette est minimale. C’est parce que le porte-avions était en opération, justifie Jean-Marc Tanguy, spécialiste des questions de défense. Au début de l’épidémie, déjà, une polémique avait touché la base militaire de Creil (Oise), qui abrite l’unité chargée de rapatrier les Français de Wuhan (Chine). À leur retour, les militaires qui avaient participé à l’opération n’avaient pas été strictement confinés, et plusieurs cas positifs avaient ensuite été décelés parmi le personnel de la base. Le maire de Creil a demandé la levée du secret-défense.
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