Solitude, contraintes sanitaires, pudeur face aux parents : la détresse psychologique des adolescents face au Covid-19
Avec le couvre-feu, les moments passés entre amis sont devenus très rares, de même que les rencontres amoureuses. Un mal-être dont les parents, eux-mêmes confrontés à de nombreuses difficultés, ne se rendent pas forcément compte.
Les complémentaires santé vont désormais rembourser des consultations chez le psychologue : au moins quatre selon le type de complémentaire et dans la limite de 60 euros. L'annonce a été faite lundi 22 mars alors que le gouvernement se dit soucieux de l'état psychologique des Français, notamment les jeunes. 80% des 15-30 ans confiaient, en janvier, avoir subi des préjudices importants en raison de l'épidémie de Covid-19, d'après un sondage réalisé en janvier pour franceinfo.
La surveillance policière, "c'est un peu lourd"
Lucie, lycéenne, confirme : le seul moment où elle et ses amies peuvent se voir, c'est devant l'établissement, juste après les cours et avant le couvre-feu. "J'ai envie de sortir mais je ne peux pas. Il y a des petits moments de déprime."
"On se sent vachement seul, même pour rencontrer des gens, des mecs... On ne peut plus, c'est triste !"
Lucie, lycéenneà franceinfo
Une situation difficile à vivre aussi pour ses copines, dont Nell. Elle a du mal à supporter toutes les contraintes : "Je ne pense pas au suicide, il ne faut pas abuser. Mais c'est vraiment dur d'être tout le temps enfermée chez soi, de voir la police nous traquer. Elle nous jette des regards, elle tourne pour savoir si vous êtes chez vous au bon moment, c'est un peu lourd."
Les parents ne s'en rendent pas toujours compte
Ce genre de propos, Fatiha en entend de plus en plus dans son cabinet. Selon la psychologue, les parents sont en ce moment moins réceptifs aux difficultés de leurs enfants : "Les difficultés sont nombreuses : d'un point de vue économique avec des situations de perte d'emploi, de conflit au sein du couple. Tout un tas d'éléments qui vont se cumuler. Cela va être difficile aussi de percevoir la souffrance de son enfant."
La plupart du temps, les adolescents ne viennent pas d'eux-mêmes. C'est un proche ou quelqu'un de leur établissement scolaire qui les pousse à aller voir un professionnel.
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