"S'il faut passer par là pour s'en sortir, on le fera" : des Dunkerquois résignés face au confinement le week-end
Après les Alpes-Maritimes, l'agglomération de Dunkerque (Nord) va être confinée le week-end pour lutter contre l'explosion des contaminations, alors que les hôpitaux du secteur sont saturés par la troisième vague du Covid-19.
L'agglomération de Dunkerque (Nord) va être confinée les week-ends, à partir de vendredi 26 février au soir, pour tenter d'endiguer la forte hausse du nombre de contaminations au Covid-19, liées au variant britannique. "C'est une décision qu'on redoutait malheureusement, explique David, un Dunkerquois qui sentait le vent tourner depuis plusieurs jours."
"On est vraiment dans une situation où ça s'éternise et c'est vrai qu'il faut garder le moral. De toute façon, il faut qu'on accepte."
David, un habitant de Dunkerqueà franceinfo
Dans cette zone, le taux d'incidence est quatre fois plus élevé que la moyenne nationale (900 cas pour 100 000 habitants), alors les habitants se résignent au confinement partiel, seule solution pour certains. "C'est très dur, mais bon, s'il faut passer par là pour s'en sortir, on le fera, assure Mélanie. Il y a beaucoup de relâchement dans la population. Les trois quarts des gens portent le masque sous le nez, on ne met plus de gel sur les mains avant d'entrer dans un magasin, donc oui, il faut peut-être passer par là pour que ça diminue."
Pour d'autres, confiner les 250 000 habitants de l'agglomération le week-end ne suffit pas face à l'explosion du nombre de cas. "Moi je pense que ce n'est pas assez, regrette Karim. Les gens vont faire la semaine ce qu'ils ne feront pas le week-end. Il faut de la sévérité pour ceux qui ne respectent pas. Il aurait fallu le faire la semaine aussi."
À l'hôpital, les quatre services Covid sont saturés
À quelques kilomètres du centre de Dunkerque, l'hôpital a du mal à faire face à l'arrivée massive de malades. "On a autant de patients là, sur un mois et demi, presque deux mois, que sur l'ensemble des deux vagues précédentes, indique le docteur Isabelle Durand-Joly. On a quatre services Covid et on est saturés sur les quatre services. On a transféré une soixantaine de patients en moins de huit jours."
"On a été en plateau en janvier et on a commencé à monter progressivement depuis fin janvier. Là, on est encore en phase ascendante."
Docteur Isabelle Durand-Jolyà franceinfo
Depuis deux semaines et l'apparition du variant britannique dans 70% des tests, les soignants travaillent cinq heures supplémentaires chaque jour. "Les équipes sont fatiguées, épuisées, prévient Sylvie Debuchère, qui encadre une unité Covid. La moindre relâche, pour nous c'est un ouragan. On aimerait que ça s'arrête". Elle et ses collègues espèrent observer rapidement les effets du confinement partiel, comme lors des deux confinements du printemps et de l'automne de l'an dernier.
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