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"On a besoin que les consommateurs préfèrent les produits français et locaux", appelle Cyril Pogu, vice-président de Légumes de France

"C'est essentiel pour soutenir la production", souligne sur franceinfo le maraîcher nantais, la filière se retrouvant "une nouvelle fois dans une situation très compliquée" durant ce confinement.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un marché de fruits et de légumes de producteurs à Angers, le 31 octobre 2020. Photo d'illustration. (JOSSELIN CLAIR / MAXPPP)

"On n'a pas accès à la restauration, donc c'est une filière nationale qui est à l'arrêt et qui représente des volumes très importants", a alerté samedi 14 novembre sur franceinfo Cyril Pogu, vice-président de Légumes de France, qui fédère les producteurs de légumes, et maraîcher à Nantes (Loire-Atlantique). "On a besoin du soutien des consommateurs, qu'ils affichent clairement une préférence pour les produits français et locaux. C'est essentiel pour soutenir la production."

franceinfo : À cause de la fermeture des restaurants, la filière est-elle mise à mal ?

Cyril Pogu : On se retrouve une nouvelle fois dans une situation très compliquée, même si la situation est un peu différente du confinement de début d'année puisque certains déplacements sont possibles. Mais on n'a pas accès à la restauration, donc c'est une filière nationale qui est à l'arrêt et qui représente des volumes très importants. Dans mon exploitation, par exemple, 30% à 40% de mes produits sont destinés à la "restauration hors foyer", qui est complètement à l'arrêt. On essaie de mettre en place des actions dans d'autres filières, mais toutes sont partiellement touchées.

Qu'avez-vous essayé depuis le début du reconfinement ?

On essaie d'actionner la grande distribution, puisque c'est une filière qui fonctionne. Mais pendant le confinement, on n'a pas accès aux magasins aussi souvent qu'on le voudrait. On a des habitudes de consommation différentes avec cette période de confinement. Le consommateur se reporte davantage sur des produits qu'il peut stocker sur des périodes un peu plus longues que des produits frais.

Avez-vous dû jeter des produits que vous aviez récoltés ?

Oui ! En plus, on a eu une météo plutôt favorable. On a beaucoup de productions et des débouchés qui sont très limités, donc forcément, ça se traduit par des pertes. Je produis notamment des salades et la restauration est essentielle pour nous, puisqu'on retrouve de la salade dans toutes les assiettes quand on va au restaurant. Au sein de ma coopérative, on distribue les invendus quand c'est possible aux associations, mais les volumes sont tels que c'est plus qu'ils ne peuvent accepter. On a besoin du soutien des consommateurs, qu'ils affichent clairement une préférence pour les produits français et locaux. C'est essentiel pour soutenir la production.

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