Le préfet de Mayotte doit annoncer jeudi 25 février si le confinement, mis en place il y a trois semaines, est prolongé ou non. Depuis le 5 février, les établissements scolaires (écoles, collèges, lycées) sont fermés, tout comme les commerces dits non-essentiels et les guichets des services publics. Ces mesures ont été prises pour endiguer la flambée de l'épidémie de Covid-19 sur l'île. Mais malgré ces restrictions sanitaires strictes, les chiffres de l'épidémie restent alarmants.>> Covid-19 : suivez la situation en directLe 5 février, Mayotte comptait 440 cas pour 100 000 habitants, un chiffre qui a presque doublé en trois semaines, malgré le confinement. Cela s'explique par la présence du variant sud-africain, plus contagieux que la souche classique, qui représente désormais 100% des nouveaux cas sur l'île.Un hôpital unique sous pressionConséquence : le seul hôpital de Mayotte est sous forte tension. "Tous les soignants sont étouffés", constate Dhoifiri Darmi, secrétaire général FO de l'hôpital. "Heureusement, avec la mise en place du plan blanc, les consultations non-urgentes sont arrêtées, ce qui a permis de soulager un peu certains infirmiers, mais l'hôpital est en souffrance", poursuit-il.En trois semaines, le nombre de lits de réanimation a doublé. Il y en a désormais 32 pour cette île de 400 000 habitants. Le service de santé des armées est mobilisé, la réserve sanitaire aussi. 35 personnels de la sécurité civile sont arrivés sur place mercredi 24 février depuis la métropole, pour prêter main forte aux soignants de Mayotte.Des patients évacués vers La RéunionMalgré tout, l'île est obligée de procéder à des évacuations sanitaires. "Nous travaillons de façon étroite avec La Réunion, explique Dominique Voynet, la directrice de l'ARS de Mayotte. Elle a accueilli beaucoup de nos patients et elle se trouve aujourd'hui en difficulté parce que les variants sud-africain et anglais ont fait à leur tour leur apparition sur l'île le La Réunion.""On se prépare à ce que les hôpitaux réunionnais soient à leur tour saturés. On sera amenés dans ce cas à faire des évacuations sanitaires vers la métropole."Dominique Voynet, la directrice de l'ARS de Mayotteà franceinfoDe telles évacuations poseraient "énormément de problèmes avec des patients intubés, ventilés, consommant beaucoup d'oxygène et parfois instables", redoute Dominique Voynet, qui dit "encore espérer qu'on aura pas besoin de recourir à cette extrémité". Elle estime que pour parvenir à endiguer l'épidémie, il faudrait que le confinement soit mieux respecté. "Une partie de la population ne prend pas rééllement au sérieux la gravité du Covid, ajoute-t-elle. Certes, les écoles sont fermées, mais les activités économiques fonctionnent. On a toujours beaucoup de monde sur les routes, toujours pas mal de contacts sociaux".Avec les restrictions sanitaires strictes mises en place à Mayotte, l'épidémie semble toutefois avoir atteint un plateau sur l'île. L'ARS évoque, avec prudence, une possible décroissance dans les prochaines semaines. Mayotte après trois semaines de confinement - Reportage de Boris Loumagne écouter