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Covid-19 : aux Sables-d'Olonne, des surfeurs bravent le confinement

Des surfeurs, en dépit du deuxième confinement, continuent d’aller à l’eau depuis deux semaines. Ils aimeraient la levée des interdits et être enfin entendus. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Certains surfeurs n'hésitent pas à braver l'interdiction durant le confinement, pour leur bien être expliquent-ils, aux Sables d'Olonne (Vendée) le 15 novembre 2020. (FANNY LECHEVESTRIER / DIR SPORTS)

Les règles du confinement ne passent plus auprès des sportifs. Alors que le Président de la République doit s'entretenir mardi 17 novembre avec des représentants du monde sportif professionnel et amateur, les pétitions se multiplient pour réclamer la levée des interdits. Une quarantaine de députés demandent à la ministre des Sports la levée du "1 heure-1 km" pour faire du sport et une autre pétition réclame l’accès aux grands espaces naturels

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Les grandes marées, un vent violent, la pluie, ils sont quand même quelques surfeurs comme Quentin, à ne pas avoir résisté à l’appel de l’océan sur la plage des Sables-d'Olonne. "On est considérés comme des rebelles. On est des hors-la-loi", ironise-t-il. Le surfeur se sent plus à l'abri dans l'eau : "On a plus de chance de choper le virus dans un supermarché où on est entassés, que dans l’eau."

Quand on va dans l’eau c’est le seul endroit aujourd’hui où on peut déconnecter de cette réalité.

Quentin, surfeur

à franceinfo

Un peu plus loin, Gaël prépare sa planche à voile. Moniteur aux sports nautiques sablais, il a le droit d’aller à l’eau mais déplore l’interdiction pour tous les autres : "Je suis attristé de cette situation, parce que les surfeurs ou les planchistes comme nous, on se maintient à distance et en dehors de l’eau on n’est pas en zone de contact. Je pense que ce sont des décisions qui viennent de Paris mais qui ne sont pas du tout adapté aux territoires."

Surf et culture du bien-être

Le sentiment que tout est imposé sans aucune concertation avec les professionnels, on l’entend beaucoup ce jour-là sur la plage. C'est aussi l'avis de Patrice. Il respecte la règle du 1 heure-1 km pour le sport mais il ne renoncera pas à surfer dans l’océan, qui se trouve au pied de chez lui. Quitte à prendre, dit-il, une amende de 135 euros. "Est-ce qu’on peut enfreindre une loi stupide ?, interroge-t-il. Le prétexte officiel c’est que l’on pourrait grossir les admissions aux urgences. On est l’hiver, les gens qui surfent sont hyper expérimentés. On ne comprend pas du tout cette injustice par rapport à des joggers du dimanche qui s'y mettent tous les jours maintenant alors qu’ils ne courent pas d’habitude. Le risque il est plutôt chez eux que chez nous." 

Nous les surfeurs, on n'est pas plus cons que les autres. On a des familles, on est des gens responsables et on n’est pas déconnectés de la réalité.

Patrice

à franceinfo

"On se sent visés parce que maintenant, on résiste, poursuit Patrice. Si les gens deviennent dépressif parce qu’ils ne peuvent pas faire de sport comment ils seront au boulot le lendemain."  Le surf et la culture du bien-être, certains médecins de la région la mettent en avant pour tenter d'infléchir la législation. En attendant, Patrice s'interroge sur les prochaines mesures prises par le gouvernement : "J’attends de voir comment va bouger le gouvernement par rapport aux stations de ski. Est-ce qu’ils vont interdire de skier aux gens qui seront là-bas et aux stations d’ouvrir ? Il aurait été intéressant que les décisions soient prises par des gens de terrain." 

Quant aux contrôles de police, il n’y en a pas eu cet après-midi-là sur la Grande Plage des Sables-d’Olonne. Après une heure à l’eau, tout le monde est rentré chez soi.

Aux Sables-d'Olonne, des surfeurs bravent le confinement - Le reportage de Fanny Lechevestrier

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