Carnaval non-autorisé à Marseille : "Ce sont des gens qui détestent l’État et la police", affirme le syndicat Alliance Police nationale
Son représentant départemental appelle à plus de "courage politique" pour éviter que ce genre de situation ne se reproduise.
"Ce sont des gens qui détestent l’État et la police" pour la plupart, affirme sur franceinfo lundi 22 mars Rudy Manna, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police nationale dans les Bouches-du-Rhône, au lendemain du carnaval non-autorisé qui a rassemblé 6 500 personnes à Marseille. Neuf personnes ont été interpellées.
franceinfo : Il y a eu neuf interpellations en marge de ce carnaval non-déclaré à Marseille. Quels sont les profils de ces interpellés ?
Rudy Manna : Le profil des personnes n'est pas forcément marseillais, puisque il y a une personne qui vient d’Italie, une autre du Vaucluse. Donc, ce rassemblement n'a pas été un rassemblement uniquement marseillais, mais plutôt un rassemblement de tout le sud de la France, voire du nord de l'Italie.
"Ce n'est pas tout à fait un rassemblement politique, mais les personnes de la Plaine qui sont plutôt ultra gauche, bobo ou Antifa ont demandé à leurs correspondants du sud de la France de venir les rejoindre pour faire cette grande fête à leurs yeux, mais qui est une grande catastrophe pour nous."
Rudy Manna, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police nationale dans les Bouches-du-Rhôneà franceinfo
C'était impossible d’anticiper ce qui allait se passer ?
Le rassemblement a été prévu il y a quelques jours probablement. Ça avait été interdit par la préfecture. Et puis, pour bloquer toutes les issues aux manifestants, il aurait fallu qu'on soit 4 000 forces de l'ordre et comprenez bien qu'à Marseille, ce n’est pas possible. Les forces de l'ordre ont fait ce qu'elles ont pu avec les moyens qu'elles avaient et qui auraient été suffisants si ça avait été une manifestation simplement festive. Là, avec la crise sanitaire, c’est absolument insupportable de voir que des gens sont en capacité d'organiser ce genre de manifestation, alors que tous les Français se privent depuis plus d'un an. On ne peut pas aller au restaurant, on ne va pas dans les bars et aujourd'hui, on voit que 6 500 personnes se permettent de faire ça à Marseille.
Le collectif habituel organisateur du carnaval était présent, il dit avoir été complètement débordé. Qu’en pensez-vous ?
Qu’ils soient débordés, c'est leur problème. Quand on organise quelque chose comme ça, déjà on n’est pas en conformité avec la loi et ils n'avaient qu’à gérer ce genre de manifestants parce qu'ils savaient très bien que ça allait mal finir. Ce n'est pas la première année que cela se passe mal avec le carnaval de la Plaine, ça fait quatre-cinq ans déjà, donc, on savait que ce carnaval était extrêmement compliqué en plus dans une période de protection sanitaire. Après, on ne pensait pas qu’ils allaient être aussi nombreux. Ça nous a surpris. D'autant plus quand ils ont commencé à faire des dégradations sur des manèges, un carrousel, sur des jeux d’enfants dans le quartier de la Plaine. Ils sont quand même allés uriner sur les lieux où les immeubles de la rue d'Aubagne se sont effondrés [le 5 novembre 2018]. Ils s’en sont servis de pissotière de cet immeuble, là où il y a une dalle aujourd'hui.
Pourquoi ne pas intervenir ?
Ce sont des gens qui détestent l’État et la police. Ils ne supportent pas une quelconque forme d'autorité pour une grande partie. Vous imaginez si les policiers étaient allés en début de manifestation à 15h30 avec les enfants au milieu pour dire ça, ça aurait été un pugilat. D'ailleurs, quand on a commencé à y aller à 18h, on a reçu des multitudes de pierres. C'est systématiquement comme ça.
Comment faire pour que cela ne se reproduise plus ?
Il faut du courage politique. Imaginez si les policiers avaient été lancés trop tôt, il y aurait eu des violences. Tout le monde aurait filmé et les images des policiers qui auraient utilisé la force légitime seraient passées en boucle dans les médias et qui aurait payé l'addition ? Ce sont les forces de l'ordre, donc il faut juste qu'aujourd'hui, on ait un courage politique en disant : 'Sachez que si vous faites ce genre de manifestation, nous allons intervenir et nous allons utiliser tous les moyens nécessaires pour y mettre fin'. Et si on a un vrai courage politique qui protège les forces de l'ordre, peut-être que ce genre de manifestations n’aura plus lieu.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.