Chômage : "Dans les prochaines semaines, il y aura des offres d'emplois à pourvoir", assure le président d'Adecco France
Christophe Catoir note un début de déconfinement "progressif" du marché du travail, "notamment côté industrie et construction"
"Dans les prochaines semaines, il y a des aura offres d'emplois qui seront à pourvoir", a affirmé lundi 27 avril sur franceinfo Christophe Catoir, le président d'Adecco France, spécialiste du recrutement en mission d'intérim, alors que le nombre de chômeurs a enregistré au mois de mars une hausse historique sur un mois, avec 246 100 demandeurs d'emplois en plus, soit une hausse de 7,1%, pour s'établir à 3,732 millions, selon les chiffres publiés par Pôle emploi lundi.
"Cette semaine, on a enregistré un rebond de 22% du nombre d'annonces d'offres d'emplois, c'est le chiffre le plus important depuis l'entrée dans la crise", souligne Christophe Catoir. Les chiffres sont "encore bien en dessous de l'avant crise", mais des secteurs "commencent à repartir" sur des secteurs "traditionnels".
La situation reste compliquée dans certains secteurs
Le patron d'Adecco cite notamment "l'industrie des matières premières, la chimie, les industries du bois, le BTP", mais également "les activités de nettoyage qui préparent le déconfinement". Ce sont "des opportunités d'emplois qu'il faut savoir saisir aujourd'hui", ajoute Christophe Catoir.
Le président d'Adecco France note ainsi un début de déconfinement "progressif" du marché du travail, "notamment côté industrie et construction". Pour Christophe Catoir, cela montre que "le plus dur de la crise sanitaire est passé" et que les entreprises, "petit à petit, rouvrent leurs portes et communiquent sur des offres d'emplois, ce qui était quasiment à l'arrêt dans pas mal de secteurs". Il apporte un "petit bémol" pour l'hôtellerie-restauration ou les activités aéronautiques "où la situation est plus compliquée".
Un manque de main d'oeuvre étrangère
Le patron d'Adecco rappelle que depuis la crise sanitaire du coronavirus, "il y a eu une baisse assez dramatique qui a été très rapide" du nombre d'offres de missions dans son secteur, "quasiment 60 à 70% de baisse, du jamais vu. C'est 550 000 personnes qui, du jour au lendemain, n'ont plus de mission".
Mais paradoxalement, il y a eu dès les premiers jours "des pénuries sur certains secteurs d'activités liés à cette crise, dans l'agroalimentaire, dans le commerce et dans l'agriculture, puisqu'on rentre en pleine période saisonnière". Christophe Catoir lance d'ailleurs un "appel" à un moment où "les personnes venant d'autres pays limitrophes ne peuvent pas" venir en France pour certaines missions. "En France, il y a beaucoup de missions à pourvoir. Mais disons-le, ça ne compense pas la baisse dramatique des premiers jours", explique-t-il.
Des formations pendant la crise
Alors que plus de 10 millions de personnes ont bénéficié de mesures de chômage partiel en France, le président France d'Adecco "imagine un rebond" du marché du travail, mais cela ne va pas "compenser toutes les pertes de la crise". Il note que l'activité partielle "a été déployée avec beaucoup de volontarisme en France, probablement un des modèles les plus vertueux en Europe, avec probablement la Norvège".
Il attire l'attention sur "les possibilités de formation, pour lesquelles le gouvernement finance les formations des collaborateurs". "Dans une période où l'on voit qu'il y a peu d'emplois, c'est plus de 10 000 personnes qui ont sollicité des formations ou des validations des acquis de l'expérience. Avant, il y avait beaucoup de pénuries sur des compétences spécifiques. Se former pendant la crise, c'est probablement une façon aussi de préparer son rebond à titre personnel", ajoute Christophe Catoir.
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