"Cette période, c’est un régal" : avec le confinement, les parcs et jardins parisiens fermés au public révèlent un autre visage
Dans les espaces verts parisiens, fermés depuis deux mois au public en raison du confinement, la nature a repris ses droits. Reportage dans le 12e arrondissement de la capitale au parc de Bercy.
Des herbes hautes, des buissons touffus, une abondance de fleurs colorées, la nature a repris ses droits dans le parc de Bercy, dans le 12e arrondissement de Paris, pour le plus grand plaisir de Philippe Jacob qui pilote l’Observatoire de la biodiversité parisienne : "Cette période, pour nous c’est un régal !" Il admire, vendredi 8 mai, la nature qui se révèle en l’absence de visiteurs en raison du confinement. "Des bourdons, des abeilles, certaines rares qui n’avaient jamais été identifiées à Paris, indique Philippe Jacob. Et si on entend bien aussi, la chaîne alimentaire se met en place. On entend derrière nous des merles ou des rouges-gorges."
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Depuis deux mois, les parcs et jardins de la capitale sont interdits au public et doivent le rester après le déconfinement car le département est en zone rouge. Mais la mairie de Paris a annoncé vouloir des aménagements locaux pour des "espaces de respiration pour les Parisiens" avec un système de comptage après le 11 mai.
La nature est pour l’instant au repos et il faut dire que le confinement lui va plutôt bien. "On était habitué à voir le soir, quand les parcs et jardins sont fermés, des fouines ou des hérissons. Et on a vu ça en plein jour, décrit Philippe Jacob. On peut voir des pigeons ramiers et des canards sur les pelouses ou le héron pêcher en plein jour. Les oiseaux sont habitués à chanter beaucoup plus tôt le matin. C'est sans doute quelque chose qu’ils n’avaient plus l'habitude de faire."
Et ce parc parisien de moins de 10 hectares réserve encore de belles surprises, comme cette poule d’eau qui couve en plein milieu d’un point d’eau. "On n'aurait jamais vu ça avant, c'est vraiment le comportement que l'on a vu apparaître chez les oiseaux en raison du confinement", s'enthousiasme le responsable de l'Observatoire de la biodiversité parisienne.
Réapprendre à vivre avec les humains
Mais qu’en sera-t-il une fois que les parcs seront de nouveau ouverts ? "Ils vont se réhabituer progressivement, la résilience est très rapide, répond Philippe Jacob. Tout de suite, les animaux vont repartir dans les endroits où ils peuvent se cacher, dans les sous-bois ou dans les buissons, et ils ressortiront le soir lorsqu'ils verront que la fréquentation diminue."
Et c’est une faune qu’il faudra protéger, comme l’explique Penelope Komites, adjointe à la mairie de Paris chargée des espaces verts : "Il faut aussi qu'on soit prudent quand on va rouvrir parce que les animaux qui sont nés notamment pendant toute cette période n'ont pas vu d’humains et ne sont pas habitués aux humains. Notre souhait, c'est de pouvoir aussi les protéger."
Car tirer parti de ce confinement pour protéger la faune et la flore, c’est ce qu’envisage la mairie en instaurant par exemple des zones de protection ou en laissant volontairement la nature prospérer à certains endroits quand les parcs auront rouvert.
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