Calendrier, vaccins, mesures d'aides... Ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron sur l'allègement du second confinement
Le chef de l'Etat a dévoilé, mardi, un plan d'allègement du confinement en trois étapes, et a annoncé de nouvelles mesure de soutien économique. Dès samedi, les commerces vont pouvoir rouvrir.
"Un cap, un calendrier et des perspectives." Après un conseil de défense le matin, Emmanuel Macron s'est de nouveau adressé aux Français, mardi 24 novembre au soir, pour saluer "une lente décrue" de l'épidémie de Covid-19, et annoncer les modalités d'allègement du confinement. Voici les principales mesures annoncées par le président, alors que le nombre de morts de l'épidémie en France est désormais supérieur à 50 000.
Le calendrier pour les semaines à venir : trois étapes, entre le 28 novembre et le 20 janvier
"Le pic de la seconde phase de l'épidémie est passé", s'est réjoui Emmanuel Macron, alors que le nombre de personnes en réanimation dans les hôpitaux est passé de 4 900 le 16 novembre à 4 300, et que le nombre de nouvelles contaminations chaque jour est inférieur à 5 000 lundi. "Nous redoutions des chiffres bien plus importants, et nous les avons évités" grâce à "l'esprit civique dont vous avez fait preuve" et à une meilleure prise en charge "des patients atteints pour certaines formes graves".
Ces bons chiffres permettent d'envisager un allègement du confinement en trois étapes, a détaillé Emmanuel Macron : le 28 novembre, le 15 décembre et le 20 janvier.
A partir du 28 novembre au matin. A partir de ce samedi, les déplacements pour motifs de promenade ou activité physique en extérieur seront désormais permis dans un rayon de 20 km autour du lieu de confinement, et pour trois heures.
Par ailleurs, les activités extra-scolaires seront de nouveau autorisées, tout comme les offices religieux, qui seront néanmoins limités à 30 personnes. Enfin, tous les commerces pourront rouvrir et les services à domicile reprendre, mais dans le cadre "d'un protocole sanitaire strict" et "jusqu'à 21 heures au plus tard", a indiqué Emmanuel Macron. Cela concerne également les bibliothèques, les disquaires et les archives.
En revanche, et puisqu'il s'agit malgré tout d'un confinement, le système des attestations obligatoires de sortie restera en vigueur. Et il faudra continuer de rester chez soi un maximum, de télétravailler quand c'est possible, et de "renoncer aux réunions privées, aux rassemblements familiaux et à tous les déplacements non nécessaires".
A partir du 15 décembre. La seconde série d'allègements entrera en vigueur le 15 décembre, si le nombre de nouvelles contaminations journalières reste inférieur à 5 000, et si le nombre de personnes en réanimation pour Covid-19 est compris entre 2 500 et 3 000. "Le confinement pourra être levé, et nous pourrons de nouveau nous déplacer sans attestation, y compris entre régions, et passer Noël en famille", a promis Emmanuel Macron. Pourtant, "il ne s'agira pas, à coup sûr, de vacances de Noël comme les autres" et "il faudra limiter les déplacements inutiles". Par ailleurs, le chef de l'Etat conseille de porter le masque, y compris à l'intérieur, lorsque nous sommes en présence de personnes avec qui nous ne sommes pas habituellement confinées.
Un couvre-feu sera en vigueur sur l'ensemble du territoire entre 21 heures et 7 heures du matin, sauf les soirs des 24 décembre et 31 décembre. Les rassemblements sur la voie publique resteront néanmoins interdits ces soirs-là.
Les activités extra-scolaires en salle seront de nouveau autorisées, et les salles de théâtre, les cinémas et les musées pourront rouvrir, là aussi en respectant un protocole sanitaire strict. En revanche, "les grands rassemblements" resteront interdits, ainsi que "tous les rassemblements festifs dans les lieux dédiés". Les bars, restaurants, discothèques et parcs d'attraction, ne seront donc pas concernés par les réouvertures. Rien n'est encore tranché pour les stations de ski, puisqu'une concertation avec les acteurs du secteur est en cours, mais Emmanuel Macron s'est prononcé pour une réouverture "en janvier" plutôt que pour les fêtes de fin d'année, et a promis une coordination avec nos voisins européens à ce sujet.
A partir du 20 janvier. Si les chiffres de l'épidémie continuent de baisser, les salles de sport et les restaurants pourront rouvrir, et le couvre-feu sera "décalé", a promis le chef de l'Etat. Par ailleurs, les lycées pourront être pleinement rouverts et accueillir l'ensemble des élèves dans leurs locaux. A partir du 3 février, soit quinze jours plus tard, ce seront les universités qui pourront reprendre dans les mêmes conditions. A partir de cette date, "nous ferons le point tous les 15 jours pour voir si nous pouvons prendre de nouvelles mesures d'ouverture", a prévenu le chef de l'Etat.
La stratégie "tester, alerter, protéger" repensée
Emmanuel Macron a aussi promis de "réorganiser" la stratégie "tester, alerter, protéger". "Début janvier, aucun test ne devra mettre plus de 24 heures entre la demande de test et son résultat", tandis que "les tests antigéniques seront utilisés massivement", en particulier pour "des personnes ayant des symptômes, ou quand il faudra dépister rapidement" comme dans les écoles ou les maisons de retraite.
Il faudra par ailleurs utiliser l'application TousAntiCovid, déjà téléchargée par "10 millions" de personnes, "partout où nous nous rassemblons". Emmanuel Macron a également promis que de nouveaux volontaires seraient engagés à l'Assurance-maladie afin d'identifier les "cas contact" encore plus rapidement. Enfin, il a prévenu qu'il faudrait être "plus contraignant vis-à-vis de ceux qui ont le virus", afin qu'ils respectent leur isolement, sans donner plus de détails.
Une campagne de vaccination déployée dès fin décembre, sans obligation d'y participer
"Notre stratégie repose sur plusieurs vaccins, certains seront disponibles dès la fin décembre, début janvier, et une nouvelle génération arrivera au printemps", a indiqué Emmanuel Macron, en précisant que les doses commandées par l'Union européenne seraient reparties au sein de l'UE "en fonction de la population de chaque Etat membre".
Un "comité scientifique sera chargé du suivi de la vaccination", a-t-il promis, et un "collectif de citoyens" sera également créé "pour associer la population" a un processus qu'il veut "clair et transparent sur ce que nous savons et ce que nous ne savons pas". "Je ne rendrai pas la vaccination obligatoire", a aussi promis le chef de l'Etat.
La campagne de vaccination française, qui sera détaillée dans les jours à venir par la Haute Autorité de santé, devrait commencer dès "la fin décembre ou le début du mois de janvier" pour "les personnes fragiles", sous réserve de la validation des candidats vaccins par les autorités sanitaires.
De nouvelles mesures de soutien face à la crise économique
"La crise va vraisemblablement encore s'aggraver", a prévenu Emmanuel Macron, en annonçant de nouvelles mesures de soutien. Tous les établissements qui resteront fermés administrativement se verront verser 20% du chiffre d'affaires de l'année 2019, si cette option est préférable pour eux aux 10 000 euros du fonds de solidarité déjà annoncés, a promis le président.
Par ailleurs, la situation des saisonniers, des extras, des précaires et des jeunes fera l'objet d'une "réponse exceptionnelle" qui sera présentée dans les prochains jours.
Une attention portée aux "autres préoccupations sanitaires"
Outre la préoccupation immédiate portée aux malades du Covid-19 et à l'avancée des candidats vaccins, Emmanuel Macron a aussi promis de se soucier des "autres préoccupations sanitaires", notamment les pathologies hors-Covid, pour lesquelles il faut "continuer de traiter", voire "reprendre les soins".
Le chef de l'Etat a également annoncé qu'il avait demandé au gouvernement de "préparer une stratégie pour prendre en compte les conséquences psychologiques de la pandémie et des différents confinements", citant notamment l'isolement des personnes âgées en maisons de retraite, ou des personnes handicapées. Par ailleurs, un "suivi de long terme des malades" du Covid-19 devra être mis en place par l'Assurance-maladie.
Enfin, Emmanuel Macron a indiqué qu'il fallait "redoubler de vigilance pour prévenir et répondre aux violences faites aux femmes et aux enfants" durant le confinement. Pour rappel, il existe deux numéros gratuits qui peuvent être joints pour signaler ces faits, respectivement le 3919 et le 119.
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