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"Bonjour, c'est le Covidom" : au sein de la plateforme téléphonique de l'AP-HP qui suit les malades du coronavirus

Plus de 33 000 personnes sont suivies à distance par l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris grâce à cette plateforme.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La plateforme Covidom, où des volontaires suivent par téléphone les malades peu graves atteints par le coronavirus Covid-19. (NOÉMIE BONNIN / FRANCE-INFO)

Pour suivre les patients peu graves atteints du coronavirus, et sans engorger les urgences ou le 15, une plateforme téléphonique inédite, le Covidom, a été installée à Paris, dans un centre de formation de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Depuis le 9 mars dernier, des étudiants en médecine et des soignants, non occupés directement dans les services, appellent les malades du Covid-19 et évaluent leur état. Plus de 33 000 personnes sont ainsi suivies à distance.

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Une bibliothèque a été investie pour l’occasion, au milieu des rangées de livres, les volontaires sont installés par petits groupes. "Bonjour madame, je suis Annabelle de la plateforme Covidom", lance une soignante au téléphone. Casque d’opérateur téléphonique sur la tête, ces étudiants en médecine, pharmaciens ou kinés passent la journée à appeler les patients, enregistrés dans le fichier Covidom.

 La plateforme Covidom, installée dans une bibliothèque. Les consignes de sécurité et d'organisation sont affichées sur les rayonnages (NOÉMIE BONNIN / FRANCE-INFO)

Un premier diagnostic

"Comment vous vous sentez ? Très fatigué ?", c’est après un premier diagnostic médical, qu’un malade peut se retrouver dans le registre. Il remplit un questionnaire, envoyé par sms ou mail avec des questions diverses "sur sa fréquence cardiaque, sa fréquence respiratoire - il a un petit tutoriel pour lui montrer comment on la prend -, et puis sa gène respiratoire qui est un des éléments clé, s’il a eu des frissons ou un malaise", énumère Patrick Jourdain. Ce cardiologue dirige ce centre de télésurveillance médical Covidom.

On se dit que le patient qui va bien il n’a pas besoin de grand chose. Mais le patient qui a besoin, on va le détecter tôt et donc immédiatement on va réagir.

Patrick Jourdain, directeur du Covidom

à franceinfo

"On n’a pas le patient sous les yeux"

Au mur, les précautions d’usage, sur les gestes barrières sont affichées, mais aussi une foire aux questions, des petits mots gentils, qu’on imagine prononcés par des patients, et le nombre de malades suivis. Anaïs Lemoine est médecin, c’est à elle que les opérateurs transfèrent les patients, lorsque leur cas est évalué comme critique : "Il faut qu’on refasse le point avec le patient. Il faut qu’on évalue s'ils sont vraiment très essoufflés, ou finalement, s’ils se sont trompés en prenant la mesure."

Ce n’est pas évident de demander à des patients de se surveiller eux-mêmes à la maison.

Anaïs Lemoine, médecin au Covidom

à franceinfo

La plateforme Covidom, où des volontaires suivent par téléphone les malades peu graves atteints par le coronavirus Covid-19. (NOÉMIE BONNIN / FRANCE-INFO)
Et déterminer avec précision le diagnostic par téléphone n’est pas simple. "On n’a pas le patient sous les yeux, explique Anaïs Lemoine, il faut faire la part des choses entre leur vrai détresse, le fait d’être confiné ou le stress d’avoir une forme grave".

Cette plateforme, c’est une sorte de petite ruche, où tout le monde s’investit, à son niveau. "Vous me paraissez plutôt stable on va continuer votre suivi", informe Julien à un patient au téléphone. Il est étudiant, externe en dentaire et bien content d’être là : "J’en avais marre d’être confiné chez moi ça permet de faire quelque chose, on se sent utile." Julien et les autres volontaires se relaient de 8h à 20h, 7 jours sur 7.

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