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Hôpital : "On a tenu, mais ça a été le pire été jamais connu", raconte une cheffe du SAMU

La période estivale a été éprouvante à l'hôpital, avec une pénurie de soignants importante. La docteure Agnès Ricard-Hibon, cheffe du SAMU du Val d'Oise, lance sur franceinfo un nouvel appel à "l'action" des autorités. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'entrée des urgences de Nantes, en 2017.  (LOIC VENANCE / AFP)

"On a tenu cet été, mais ça a été le pire été qu'on n'ait jamais connu, avec des fermetures de structures d'urgence jamais connues", déplore mardi 6 septembre sur franceinfo le docteur Agnès Ricard-Hibon, médecin-urgentiste, cheffe du service SAMU du Val d’Oise. "On a évité la catastrophe, on a tenu parce que l'éthique professionnelle, la résilience des professionnels, font qu'on a assuré et sécurisé l'urgence vitale, mais à quel prix ?", poursuit-elle.

"Le système de santé est en crise", insiste Agnès Ricard-Hibon. Selon elle, les internes "ont raison d'alerter" sur le non-respect du temps de travail légal et la dégradation de leurs conditions de travail.

"Notre grande inquiétude aujourd'hui c'est que les urgentistes ne se plaignent plus, ils démissionnent"

Agnès Ricard-Hibon, cheffe du SAMU du Val d'Oise

à franceinfo

La cheffe de service est convaincue que "pour garantir un accès au soin, la priorité des priorités c'est de garder nos professionnels de santé". "C'est vrai pour les internes, c'est vrai pour les praticiens hospitaliers, c'est vrai aussi pour les infirmières", précise-t-elle.

Résoudre le problème de "pénurie médicale"

Agnès Ricard-Hibon en appelle à "une vraie prise de conscience". "On a fait un rapport, on est force de proposition pour améliorer le système, on croit encore en un travail collaboratif avec le ministère de la Santé et l'ensemble des instances", affirme la médecin. Elle souhaite désormais que "les mesures concrètes qui ont été proposées lors de la mission flash de cet été", soient "pérennisées". Agnès Ricard-Hibon fait référence à l'évaluation médicale effectuée par le 15 afin de "mieux orienter le patient dans le système de soin". Elle évoque notamment la nécessité "d'une meilleure coopération entre l'hôpital et la médecine ambulatoire, la médecine de ville ou la médecine rurale".

"On est en pénurie médicale, la démographie étant ce qu'elle est, il faut mieux utiliser cette ressource rare et l'utiliser à bon escient."

Agnès Ricard-Hibon, cheffe du SAMU du Val d'Oise

à franceinfo

La cheffe de service Samu du Val d'Oise en appelle ainsi à "l'aide de la population pour préserver ce système de soin, cet accès au soin". Elle invite également les autorités sanitaires à "passer à l'action" pour résoudre ce problème de pénurie médicale.

"Il faut des mesures concrètes", poursuit-elle, pointant du doigt la nécessité de revaloriser les gardes de nuit. "Les gardes de nuit sont une vraie pénibilité, il faut avoir des conditions d'exercice qui soient adaptées et être en capacité de faire des soins de qualité", indique Agnès Ricard-Hibon, convaincue que cela "passera par la qualité de vie au travail". "Tout ne repose pas que sur l'argent, mais il y a une question financière évidemment", conclut-elle.

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