Hôpital : le déficit des CHU a triplé en un an, pour atteindre 1,2 milliard d'euros, alertent des organisations représentatives

Cette dégradation "est liée à plusieurs facteurs externes", dont une explosion des dépenses en raison de l'inflation, avec un reste à charge pour les CHU de 585 millions d'euros en 2023.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un couloir du centre hospitalier de Valence (Drôme), le 22 août 2023. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)

Ces difficultés sont "peut-être les plus graves depuis la création des CHU en 1958". Le déficit cumulé des 32 centres hospitaliers universitaires français a triplé en un an pour atteindre 1,2 milliard d'euros fin 2023, alertent les instances représentatives, lundi 29 janvier.

"La capacité d'autofinancement des CHU, et par conséquent d'investissement, a chuté de 86%" sur l'année, dénoncent dans un communiqué les présidents des conférences des directeurs généraux de CHU, des doyens des facultés de médecine et des présidents de commission médicale d'établissement. Cette dégradation "est liée à plusieurs facteurs externes", dont une explosion des dépenses en raison de l'inflation, avec un reste à charge pour les CHU de 585 millions d'euros en 2023.

Les organisations pointent également un manque de financement de mesures du Ségur de la santé, et une baisse des recettes dues aux fermetures de lits après l'épidémie de Covid-19. Les représentants réclament des "mesures d'urgence" pour enrayer une "dégradation profonde et rapide" des finances, après un déficit de 402 millions d'euros fin 2022.

"Plusieurs secteurs en grande difficulté"

Ces chiffres "pèsent lourdement sur les espoirs d'embellie" récemment constatée sur le plan de l'attractivité des carrières et de la fidélisation des soignants. "Même si on a pu rouvrir des lits ces derniers mois, plusieurs secteurs sont en grande difficulté, comme la gériatrie, la pédiatrie ou la psychiatrie", détaille dans le communiqué Rémi Salomon, qui représente les médecins.

La situation actuelle va selon eux entraîner "un allongement des délais de paiement des fournisseurs et une fragilisation profonde des opérations d'investissement Ségur, dans un moment où le recours à l'emprunt est plus difficile et plus coûteux". Les représentants appellent les pouvoirs publics à "compenser l'inflation" élevée de 2023 et à "restituer aux hôpitaux publics" la part de l'Ondam (objectif national des dépenses de l'Assurance-maladie) réservée aux hôpitaux mais qui n'a pas été effectivement consommée, un montant qu'ils estiment à 800 millions d'euros. Ils réclament enfin une "stratégie de financement à long terme".

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