Journée nationale de l'autisme : "Ce ne doit pas être un thème polémique" pour les candidats à l'élection présidentielle
SOS Autisme France qualifie de "catastrophe" le plan autisme d'Emmanuel Macron et rappelle que ce trouble touche 700 000 personnes en France.
"Quand on parle d'autisme ou de handicap dans les campagnes électorales, c'est parce qu'il y a une polémique", déplore samedi 2 avril sur franceinfo la présidente de SOS Autisme France. Olivia Cattan demande de vraies propositions des candidats à la présidentielle alors que le plan autisme d'Emmanuel Macron a été "une catastrophe". Selon elle, il faut notamment plus de "sensibilisation au niveau national" et "une meilleure inclusion scolaire".
franceinfo : Selon vous, les personnes en situation de handicap, en particulier les personnes autistes, sont les grandes oubliées de la campagne présidentielle ?
Olivia Cattan : Quand on parle d'autisme ou de handicap dans les campagnes électorales, c'est parce qu'il y a une polémique, comme cette année avec Éric Zemmour (ndlr, contre "l'obsession de l'inclusion") ou en 2017 avec François Fillon (ndlr, "je ne suis pas autiste"). Cette année, c'est un thème qui n'a pas été abordé avec des propositions dans la plupart des débats. Pourtant, le handicap concerne 12 millions de personnes en France, dont 700 000 personnes autistes.
Le plan autisme, une des causes prioritaires du quinquennat d'Emmanuel Macron, a-t-il permis de changer des choses ?
Non, pas grand chose. Il y avait eu un effet d'annonce et de l'espoir généré dans les associations et chez les parents mais, malheureusement, l'application de ce plan n'a pas été bien géré par la ministre. Des choses contraires aux annonces du plan ont été faites.
"Au lieu de créer de nouveaux postes d'auxiliaires de vie scolaire, qui accompagnent nos enfants à l'école, les aides ont été mutualisées pour faire des économies."
Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme Franceà franceinfo
Ça a été une catastrophe.
Que demandez-vous aux candidats à l'élection présidentielle ?
Déjà, que ce ne soit pas un thème polémique qu'on ressort de temps en temps. Ça doit faire partie de tous les thèmes parce que c'est transversal : c'est l'emploi, l'éducation, mais aussi les lieux de vie pour tous nos enfants. Il faut faire beaucoup de sensibilisation au niveau national. Il faut également un diagnostic précoce, des centres où on stimule les enfants avec des méthodes éducatives et comportementales particulières. Enfin, il faut une meilleure inclusion scolaire avec des professeurs et des auxiliaires de vie scolaire spécifiquement formés à l'autisme. Les personnes autistes ont des capacités dont il faut se servir, c'est une véritable richesse.
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