L’Iran prépare-t-il une attaque imminente contre des cibles en Arabie Saoudite ?
C’est ce que pensent les services secrets saoudiens qui en ont averti les États-Unis. Cette information donnée par le "Wall Street Journal" s’inscrit dans un contexte de haute tension dans la région, alimentée par la révolte en Iran.
Selon le Wall Street Journal, les informations que les services saoudiens ont partagé avec leurs homologues américains sont prises au sérieux à Washington.
À la Maison Blanche, le Conseil de sécurité nationale se dit préoccupé par ces avertissements et prêt à réagir. Au point que les États-Unis et plusieurs États du Moyen-Orient ont relevé leur niveau d’alerte.
La menace porterait sur des cibles à l’intérieur du royaume wahhabite mais aussi contre la région kurde d’Erbil dans le nord de l’Irak, à une centaine de kilomètres de la frontière irakienne. Si Washington étudie de près ces renseignements, c’est qu’il y a des précédents. Ainsi le 28 septembre, 70 tirs de missiles et des frappes de drones kamikazes contre des factions kurdes avaient tué au moins 14 personnes dont des civils. Des tirs revendiqués par Téhéran. Ces dernières années l’Arabie saoudite a déjà été prise pour cible par des rebelles pro-Iran. Des attaques qui visaient des installations pétrolières saoudiennes.
Une manœuvre de diversion de la part des Mollahs ?
Le régime iranien fragilisé a besoin de désigner - à l’extérieur des frontières - des organisateurs des troubles et aussi des adversaires étrangers susceptibles de détourner la colère des Iraniens. La première partie de ce plan est déjà mise en œuvre, puisque l’Iran accuse officiellement l’Arabie Saoudite, mais aussi les États-Unis et Israël d’être à l’origine des manifestations contre le régime des Mollahs. Téhéran a même sommé Ryad de limiter la couverture des manifestations en Iran par les chaînes d’information en farsi. Cette demande vise notamment la télévision Iran International, média basé à Londres, soutenu par les Saoudiens et très regardé en Iran. Un général iranien a même lancé un dernier avertissement aux pays désignés, parlant d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Iran.
Une réaction américaine attendue en cas d’attaque ?
La Maison Blanche fait savoir qu’elle agira pour la défense des intérêts américains et de ses partenaires dans la région. Alors c’est vrai Joe Biden a mal digéré le camouflet qui lui a été infligé par l’Arabie Saoudite, en réduisant sa production de pétrole pour soutenir les cours alors que les États-Unis lui avaient demandé de n’en rien faire. Mais les enjeux géopolitiques sont tels dans la région que Washington ne peut laisser tomber son allié saoudien face à l’Iran.
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