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Bernie Bonvoisin : "Un groupe de musique, c'est une histoire de couple"

Bernie Bonvoisin, le chanteur et fondateur de Trust, repart en tournée avec son groupe de rock, récemment reformé. L'interprète du légendaire morceau "Antisocial" est l'invité de Philippe Vandel dans "Tout et son contraire". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Bernie Bonvoisin, le chanteur du groupe Trust, lors du festival des Terre-Neuvas. (ANDRE DURAND / AFP)

A 60 ans, Bernie Bonvoisin reprend une nouvelle fois la route avec Trust. Le groupe de rock des années 80 s'est reformé pour une tournée intitulée "Au nom de la rage". Cette fois-ci, Bernie Bonvoisin veut éviter les Zéniths et privilégier les petites salles : "La démarche, c'est d'être en dehors des circuits normaux", explique-t-il, pour "retourner à la base de la musique".

Le show dure entre 2h et 2h30, et Bernie Bonvoisin promet un spectacle "presque punk". Mais l'idée de jouer ces morceaux, pour le moins énergiques, dans des salles des fêtes n'effraie pas le rocker : "Le tout, c'est d'avoir un bon ingénieur son. L'essentiel c'est que ce soit bien calé. Le son peut-être très fort, mais si les balances sont bonnes, c'est tout à fait écoutable", assure-t-il.  

Trente ans après, leurs morceaux engagés trouvent toujours un écho

En 1979, dans son premier album, le groupe Trust dressait un portrait à charge des forces de l'ordre, dans le titre Police-milice. Aujourd'hui, Bernie Bonvoisin voit dans les affaires Théo et Adama Traoré la preuve qu'il ne s'était pas trompé : "C'est plutôt flatteur de voir que les titres traversent le temps avec cette justesse-là, mais en même temps, c'est un constat d'échec puisque les choses n'ont pas bougé", explique celui qui se dit "en prise directe avec la société". D'ailleurs, le fondateur de Trust n'hésite pas à dénoncer le manque de renouvellement dans la politique française. "Je trouve qu'on est un vieux pays, un vieux peuple [...] C'est essentiel qu'il y ait du sang neuf et des gens issus de la société civile".

Au cours de cet entretien, le leader de Trust a aussi abordé les hauts et les bas traversés par son groupe. La formation s'est en effet séparée et reformée plusieurs fois. "Un groupe, c'est une histoire de couple, assure-t-il. Ce qu'il se passe, c'est qu'on revient tous les dix ans". 

Un documentaire sur la Syrie et des projets au cinéma

Quand il n'écume pas les salles de concert avec son groupe, Bernie Bonvoisin a aussi d'autres activités. Il a notamment signé un documentaire, en 2016, sur les enfants Syriens chassés par la guerre et réfugiés dans des camps au Liban. Sa production a été diffusée sur Envoyé Spécial et en version intégrale sur la chaîne parlementaire LCP. Il explique l'origine de ce projet sans détour : "Ça me saoulait depuis cinq ans de suivre ce conflit et de voir cet espèce d'immobilisme crasse qui était le nôtre, donc humblement, j'ai essayé de bouger mon cul". Une initiative dont il reconnaît ne pas être sorti indemne : "J'ai été impacté. Il y a vraiment ma vie avant cette expérience, et ma vie après". 

Bernie Bonvoisin assure aussi avoir des projets au cinéma. Même si ses précédentes expériences lui ont parfois laissé un goût amer. Son troisième long-métrage, intitulé Blanche, n'a pas rencontré le succès escompté et a engendré une brouille entre le chanteur de Trust et Luc Besson, qui était le distributeur du film. 

J'ai rendu un film qui durait 1h43. Ensuite mes bandes ont disparu pendant trois semaines. Et quand elles sont réapparues il y avait 1 200 coupes. Le film ne durait plus qu'1h30.

Bernie Bonvoisin

Tout et son contraire

Le fondateur de Trust ne cache pas son ressentiment : "Luc Besson est allé chercher dans les dialogues. Il a enlevé toutes les respirations, [...] on a l'impression que les acteurs parlent comme des mitraillettes. Je savais qu'on allait se faire démonter". 

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