Cet article date de plus de six ans.

On s'y emploie. Plus d'un salarié sur deux se dit en situation de fragilité professionnelle ou personnelle

Selon une étude parue cette semaine la situation d'un salarié sur deux dans les entreprises est en lien avec une fragilité professionnelle ou personnelle.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un salarié sur deux se dit en situation de fragilité professionnelle ou personnelle, les pathologies liées au travail ne cessent de se développer (MAXPPP)

Plus d'un salarié sur deux se dit en situation de "fragilité", personnelle ou professionnelle. Des situations face auxquelles les employeurs ne savent pas toujours comment réagir.

Anne-Sophie Godon est directrice de l'innovation chez Malakoff Médéric, le groupe de protection sociale, à l'origine de cette étude.

Quelles sont ces fragilités que vous avez repérées chez les salariés ?

Anne-Sophie Godon : elles sont d'ordre personnel et d'ordre professionnel. Personnel : financière, santé (des maladies chroniques, le handicap) et familial, avec des salariés aidants ou qui rencontrent des situations de deuil.
Côté professionnel, ce sont des conditions de travail physique ou psychique jugées contraignantes, ce sont aussi des sentiments de perte de sens, de déshumanisation, et puis évidemment des accidents du travail ou des maladies professionnelles.

Pour les difficultés professionnelles, c'est bien à l'employeur de réagir ?

Anne-Sophie Godon : tous, dirigeants, salariés et assistantes sociales sont unanimes pour dire que l'entreprise a un rôle à jouer. Sur les fragilités personnelles il y a un peu plus de débat, même si plus d'un salarié et dirigeant sur deux considèrent que ça fait partie de son cercle de légitimité. D'abord parce que c'est aussi un enjeu de performance. Il y a à la clé des enjeux d'engagement et d'absentéisme. Donc il y a un enjeu rationnel.

Les salariés en difficulté, ils parlent ou pas ?

Anne-Sophie Godon : ils sont plutôt dans la crainte. On a du mal à en parler, on a peur d'être stigmatisé, d'être licencié, de ne pas pouvoir progresser. Les salariés considèrent aussi que l'employeur n'a pas à savoir ce qui se passe. Du côté des employeurs aussi il y a cette gêne.

Quand ils réagissent, les employeurs, que font-ils ?

Anne-Sophie Godon : ils sont sollicités assez fréquemment. Un dirigeant sur deux nous dit avoir été sollicité par le salarié, son manager ou par l'équipe. Dans la plupart des cas ils octroient une avance sur salaire, dans 68% des cas. Il y a aussi des aménagements du poste ou des horaires. Les salariés sont plutôt en attente d'écoute.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.