Ukraine : garder son smartphone chargé, une question de survie
L’un des enjeux des prochaines semaines, pour les Ukrainiens, sera de rester en contact. Deux conditions : que le réseau mobile tienne mais aussi qu'ils puissent continuer à charger leur téléphone en cas de coupure du réseau électrique.
En Ukraine, l'accès à l'électricité n'est pas seulement un enjeu pour se chauffer, conserver les aliments ou allumer la lumière. Sans électricité, pas moyen de recharger son téléphone portable, indispensable pour garder le contact avec ses proches, donner l'alerte et accéder aux informations.
Alors, quand il n’est plus possible de recharger sa batterie interne parce que l’électricité est coupée, il existe d’autres moyens de remettre un téléphone en charge. Ces alternatives au chargeur mural, que nous listons ici, ne sont évidemment pas toutes accessibles, dans un contexte de guerre comme celui de l’Ukraine en ce moment, mais elles existent.
Première solution, même si elle n’est pas de saison en Ukraine : l’énergie solaire captée par des panneaux photovoltaïques. On trouve des chargeurs de toutes les tailles. Certains ne sont pas plus grands qu’un smartphone, d’autres se déplient comme un attaché case. Attention aux variations de tension : mieux vaut recharger une batterie externe plutôt qu’un téléphone directement, celui-ci risquant de ne pas supporter l’instabilité du flux électrique. Il existe d’ailleurs des batteries externes avec panneaux solaires intégrés : c’est le chargeur le plus pratique quand on est privé d’électricité.
Un chargeur à manivelle
Deuxième solution, la moins chère : un chargeur USB à manivelle. Oui, à l’huile de coude. On en trouve des basiques sur le web pour quelques euros. D'autres, plus robustes et avec batterie intégrée, coûtent plusieurs dizaines d'euros. Une minute à tourner la manivelle, et c’est quelques minutes de charge en plus.
Parfois, les solutions les plus basiques sont les meilleures. À défaut de chargeur alternatif, on peut se rabattre sur une simple pile 9V, un chargeur de smartphone avec prise allume-cigare, une vis et, si possible, du ruban adhésif pour maintenir l’ensemble : on va simplement faire contact entre les deux pôles de la pile et du chargeur de voiture (la vis sert à établir le contact pour le deuxième pôle). On branche le câble du chargeur de voiture au smartphone et la charge démarre instantanément.
En l’absence de pile 9V, pour grappiller quelques % d’autonomie à la Mc Gyver, on peut aussi transformer un citron en batterie, avec quelques vis en cuivre, du fil électrique et un câble de charge pour smartphone dont les extrémités sont dénudées. YouTube regorge de tutos, qui nécessitent malheureusement d’avoir accès à Internet.
Parallèlement à l’énergie solaire, le vent et l’eau peuvent aussi être mis à contribution : le vent avec un chargeur muni d’une éolienne : une hélice sur un trépied qu’on fixe à une fenêtre, ou qu’on pose à l’air libre ; l’eau avec un générateur d’énergie hydraulique, certes plus adapté aux zones rurales.
Il s’agit d’un petit cylindre terminé par une hélice qu’on va immerger à contre-courant dans un cours d’eau. La rotation va venir recharger une batterie intégrée qui, à son tour, chargera le smartphone.
Sac de couchage chargeur
Plus surprenant : un réchaud portatif qui transforme la chaleur des flammes en électricité. On enflamme quelques branches dans son bac vertical à l’arrière, et la batterie intégrée commence à se charger. Il ne reste plus qu’à connecter son smartphone via la prise USB.
Et puis, il y a cette idée qui consiste à charger son smartphone en dormant, et plus précisément dans un sac de couchage un peu particulier. Celui-ci va récupérer la chaleur et l’énergie cinétique des mouvements du corps pendant le sommeil : ces mouvements provoquent des déformations des fibres du sac de couchage qui les transforme en énergie.
Une nuit de huit heures fournit assez d’énergie pour gagner près de 25 minutes au téléphone. Malheureusement, ce sac de couchage imaginé par l’université de Southampton, et soutenu par un opérateur de téléphonie britannique n’a pas – pas encore ? – débouché sur un produit commercial. Il serait pourtant bien utile, en Ukraine et ailleurs.
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