Nouveau monde. Les émojis, nouveau langage du politiquement correct

Les émojis, ou émoticones, ces petits symboles qui émaillent nos messages et nos discussions sur les réseaux sociaux, deviennent des vecteurs "d’inclusion"… au risque de friser le ridicule. 

Il y a quelques jours, l’autorité qui règlemente les émojis (oui, il existe une autorité des émojis !), c'est-à-dire le Consortium Unicode, qui veille à l’harmonisation des caractères sur les ordinateurs et les smartphones, a publié une liste de 157 nouveaux émojis. Y figurent notamment : des visages aux cheveux roux (homme et femme), des chauves, un visage frigorifié, un autre en sueur, un moustique, un drapeau de pirate, un homard ou encore… un rouleau de papier toilette.

Codes internationaux

Derrière chaque émoji se cache un numéro, un code, qui fait que lorsque vous envoyez, par exemple, un cœur depuis un iPhone vers un Android, c’est bien un ♥ (code U+2661 ou U+2665) qui s’affiche sur l’écran de votre correspondant. Chaque système dispose ensuite de ses propres graphismes.

Il existe à ce jour 2 666 émojis officiels. Les 157 nouveaux symboles récemment homologués ne sont pas encore disponibles sur vos smartphones. Ils devraient faire leur apparition à l’automne prochain avec les prochaines mises à jour des systèmes d’exploitation (iOS, Android).

Symboles des minorités

Les émojis sont devenus le nouveau langage du politiquement correct. Ils contribuent à la reconnaissance des minorités. Par exemple, on a vu apparaître récemment des émojis de personnes aveugles, de fauteuil roulant ou de couples homosexuels. Parmi les nouveaux venus, on note une femme superhéros qui vient rétablir la parité. Dans le même esprit, Android vient de retirer un œuf qui apparaissait dans son émoji "salade" pour que ce soit "vegan et plus inclusif".

Il y a quelques mois, il y a même eu une polémique surréaliste à propos d’un autre émoji Android, celui du hamburger, dont la tranche de fromage avait été dessinée sous le steak au lieu d’être au-dessus. Le PDG de Google, Sundar Pichai, s’en était excusé en ouverture de son dernier keynote.